La galerie Hadrumète, relevant de la municipalité de Sousse, abrite du 23 septembre au 30 octobre, une exposition de dessins de presse, d'affiches, de graphiques, de caricatures… consacrés à la révolution et réalisés par de nombreux artistes tunisiens et français. Cette exposition itinérante, qui s'est déjà tenue à Sfax, Tunis, Caen et Paris, est en fait le fruit d'une initiative commune de l'Ecole supérieure des arts et métiers de Caen (Esam), du centre de graphisme d'Echirolles et de l'Institut français de Tunisie. De nombreux étudiants et enseignants de France et de Tunisie ont participé à la réalisation de cette exposition. Leur démarche a pour objectif de participer à l'édifice des convictions démocratiques au sein de la communauté franco-tunisienne. Il faut mentionner qu'à la suite de la 1ère rencontre internationale des dessinateurs de presse «Cartooning for peace», organisée par le mémorial de Caen, l'Ecole supérieure des arts et métiers de Caen s'est engagée, en montant quelques mois seulement après le soulèvement du peuple tunisien, une exposition composée d'affiches et de dessins de presse ainsi qu'une rencontre avec les graphistes tunisiens Mohamed Guiga, Raouf Karray et Seif Neichi. C'est ensuite et à l'initiative des Français Thierry Sarfis et René Wanner qu'ont été mises en ligne les premières affiches de la révolution en janvier 2011. Du côté tunisien, c'est grâce au travail mené par le graphiste Raouf Karray, enseignant à l'Ecole des beaux-arts de Sfax, qu'est née une large mobilisation dans cette ville, relayée ensuite à Caen par Sarah Fouquet, enseignante à l'Esam et commissaire de l'exposition. Des tableaux significatifs Dans l'un des tableaux graphiques, l'on peut lire que lors de la révolte tunisienne les affrontements entre les forces de l'ordre et les manifestants auraient fait plus de 219 morts et 510 blessés. Il s'agissait majoritairement de jeunes chômeurs diplômés de moins de 25 ans. D'autres citations évoquent d'autres aspects du mouvement révolutionnaire qui s'est propagé de la Tunisie à travers le monde arabe. Parmi elles, on peut déchiffrer «Tunisie, pays arabes: les nuits sont enceintes et nul ne connaît le jour qui naîtra», «Le peuple est en route, les dictateurs en déroute», «14 janvier 2011, la leçon tunisienne» ou encore «la Tunisie c'est notre fierté le 14 janvier 2011»… Des œuvres caricaturales et en bandes dessinées montrent, quant à elles, la chute inévitable des dictateurs Ben Ali, Moubarak et Kadhafi. Ce dernier est représenté avec des mains ensanglantées. D'autres œuvres illustrent le déclenchement de la révolution tunisienne avec la représentation de Mohamed Bouazizi immolé par le feu. Un tableau fort éloquent mentionne un jeune parmi la foule des manifestants élevant vers le haut une cage ouverte avec au-dessus une colombe blanche et le drapeau tunisien. Un esthétisme poussé et une représentation très significative de la liberté et de la dignité pour la Tunisie de la révolution.