Le ministre de l'Education, M. Taïeb Baccouche, a procédé, hier, à la signature d'une convention avec l'Institut arabe des droits de l'Homme afin de consolider l'enseignement des droits de l'Homme dans les programmes scolaires et de promouvoir l'éducation citoyenne. Prenant la parole, M. Taïeb Baccouche a souligné que le partenariat établi entre le ministère et une organisation non gouvernementale marque la rupture avec le passé. Evoquant les difficultés rencontrées par l'Institut en Tunisie sous l'ancien régime, M. Baccouche a souligné que la situation a changé depuis le 14 janvier. Une convention a été signée avec le ministère des Affaires étrangères accordant la possibilité à l'Institut de poursuivre ses activités en Tunisie. "L'Institut arabe des droits de l'Homme a toujours lutté en faveur des droits de l'Homme", renchérit M. Baccouche. Le ministre a, par ailleurs, relevé que l'Institut avait réalisé diverses études sur la situation des droits de l'Homme dans les pays du Maghreb dont une importante étude qui a été effectuée sur la place qu'occupent les droits de l'Homme dans les programmes scolaires dans trois pays, en l'occurrence la Tunisie, l'Algérie et le Maroc. L'Institut, qui a procédé à l'évaluation du contenu de 700 livres scolaires, a montré que la majorité des programmes scolaires véhiculaient un contenu non conforme aux valeurs et principes liés aux droits de l'Homme. Selon le ministre de l'Education, le programme scolaire tunisien devrait faire l'objet d'une nouvelle évaluation, et ce, avec la collaboration du tissu associatif. "Le ministère poursuit un objectif ambitieux, celui d'éduquer les jeunes générations à la citoyenneté, a souligné M.Baccouche. Il y a eu déjà d'anciennes initiatives réalisées par le ministère de l'Education. Nous tenons à les consolider". Le ministère a organisé des journées de sensibilisation à l'intention des parents et des lycéens afin de les sensibiliser à l'enjeu des élections. Poursuivant sur ce thème, le ministre a mis l'accent sur le fait que plus de 4.000 établissements scolaires seront mis à la disposition de l'Isie, à partir de vendredi après-midi jusqu'au lundi prochain. Abordant de nouveau le thème de l'éducation à la citoyenneté, le ministre a affirmé qu'un plan national pour l'éducation à la citoyenneté devrait être mis en place en collaboration avec la société civile. En outre, le ministère aura pour objectif d'enraciner les principes de la liberté et de la démocratie chez les jeunes. Prenant à leur tour la parole, M. Abdelbasset Ben Hassen, président de l'Institut arabe des droits de l'Homme et M. Abdelmoula, expert auprès de l'Institut, ont souligné que ce dernier a, depuis les années quatre-vingt-dix, veillé à promouvoir les droits de l'Homme dans les régions arabes et du Maghreb. "Le discours politique dans les pays arabes s'est toujours opposé à la culture des droits de l'Homme", a souligné l'un des interlocuteurs. En Tunisie, diffuser la culture des droits de l'Homme auprès des jeunes générations contribuera à bâtir une société basée sur les valeurs de l'égalité, de la justice, de la liberté, de la démocratie, des valeurs pour lesquelles ont lutté les révolutionnaires, a souligné le président de l'Institut. Ces valeurs et ces principes doivent être déclinés en projets, a relevé pour sa part M. Abdelmoula, qui a présenté les composantes du projet qui sera mis en place dans le cadre de la convention et qui s'étalera sur quatre ans. Au cours de l'année scolaire 2011/2012, le ministère organisera des sessions de formation pour le cadre éducatif (directeurs, inspecteurs, enseignants...) afin de les sensibiliser à la question de l'éducation à la citoyenneté. L'année suivante, il sera procédé à l'équipement et à la généralisation des clubs d'éducation à la citoyenneté qui seront ouverts aux collégiens et lycéens. En tout, une quarantaine de clubs seront créés d'ici 2015. Les principes liés aux droits de l'Homme seront intégrés dans les nouveaux programmes scolaires qui seront élaborés. Et un comité de pilotage sera mis en place et chargé d'assurer le suivi des activités des clubs, d'en faire l'évaluation, d'organiser des sessions de sensibilisation et d'apporter des rectifications dans la stratégie, si cela s'avère nécessaire.