• Le développement d'un nouveau modèle énergétique qui permettra une ventilation régionale des perspectives futures en développant les énergies renouvelables La rareté et la cherté des énergies fossiles, les risques et les coûts des centrales nucléaires sont autant de facteurs qui risquent d'entraver l'approvisionnement continu, mais aussi compétitif, en énergie. Avec la croissance des besoins des tissus économiques partout dans le monde, et l'amélioration des conditions de vie des ménages, l'assurance de l'énergie prend de l'ampleur. Sans parler des effets néfastes sur l'environnement causé par le recours massif et parfois irrationnel aux hydrocarbures, principale source de gaz à effet de serre. C'est dans ce cadre qu'un atelier sur la vision stratégique du secteur de l'énergie a été organisé, hier, à Tunis, par la GIZ (entreprise de coopération internationale pour le développement durable). Lors des interventions des experts tunisiens et allemands ont présenté les synthèses de recherches et des études menées pour améliorer le mix énergétique, garantir une meilleure efficacité énergétique et promouvoir de nouvelles sources. M Khaled Kaddour, directeur de l'énergie au ministère de l'Industrie et des Technologies, a présenté la nouvelle orientation énergétique de la nouvelle Tunisie. Selon lui, «l'ambition énergétique jouera un rôle stratégique de premier plan pour répondre aux nouveaux besoins post-révolution des citoyens: qualité de la vie, emploi, développement des régions de l'intérieur et participation à la chose publique.» De même, l'évolution des ressources énergétiques nationales de la Tunisie et de sa demande d'énergie met en évidence la tendance vers une dépendance énergétique extérieure grandissante. Le déficit budgétaire sera par conséquent très lourd. Pour pallier ces difficultés il propose «le développement d'un nouveau modèle énergétique qui permettra une ventilation régionale des perspectives futures en développant les énergies renouvelables.» De même «le renouvellement des réserves par l'extraction durable des combustibles fossiles conventionnels et non conventionnels.» La réalisation d'une telle stratégie s'articule sur quatre axes. Le premier a trait aux ressources et aux infrastructures. A ce titre, l'efficacité énergétique est un gisement d'économie d'énergie. De même, il est indispensable de revoir et d'améliorer le mix énergétique en Tunisie. Le deuxième axe porte sur l'emploi et le développement régional. En effet, le ciblage des efforts de R et D sur certains créneaux d'activité et l'intégration industrielle de toutes les branches de l'énergie sont de nature à assurer des postes d'emploi durables et des projets dans les régions, principalement du désert. Le troisième axe s'intéresse à la révision du cadre réglementaire régissant le secteur. Quatrièmement, l'intégration méditerranéenne sera un axe porteur pour tout le secteur. Présentant l'expérience allemande, Dr Martin Schope, chef de la division des affaires internationales et européennes des énergies renouvelables, a exposé les ambitieux objectifs allemands en matière de protection du climat, de promotion des énergies renouvelables et d'efficacité énergétique. Rappelons à cet égard que l'Allemagne a procédé au démantèlement des centrales nucléaires, source importante de production de l'électricité. S'agissant de la coopération avec la Tunisie, il a rappelé que les projets à développer avec l'appui de l'article 9 de la Directive de l'UE sur les énergies renouvelables doivent contribuer à couvrir les besoins énergétiques du pays, augmenter la sécurité énergétique de la Tunisie de manière positive au changement climatique et au développement économique et social, la baisse des coûts des énergies renouvelables. A court terme, la coopération tuniso-allemande sera focalisée sur l'amélioration de la production nationale en énergie afin de compenser l'évolution de la demande énergétique, de 5% à 10% par an. «De même les efforts de R et D et la production à grande échelle apporteront des gains substantiels en coûts de production des ER», explique l'expert. Et d'ajouter : «En Afrique du Nord, l'énergie solaire est déjà compétitive». A long terme, la promotion des activités de formations et de recherches sera la priorité afin d'assurer le développement de la chaîne d'infrastructures : recherche et développement – ingénieries - industrie nationale – gestion dans le domaine des ER. Pour ce qui est des perspectives d'exportation sur le marché allemand, l'expert a expliqué que l'analyse du parc de production démontre que jusqu'à 2025, les besoins allemands seront satisfaits par la production domestique. Au-delà, les énergies renouvelables assureront près de 80% de la production d'électricité et seulement 15% par des importations.