Les amateurs de la musique de chambre ont suivi mardi dernier, à l'Acropolium de Carthage, le concert donné par le duo Roberte Mamou au piano et Tatiana Samouil au violon. Ces deux talentueuses musiciennes, qui jouent ensemble depuis cinq ans environ, ont proposé à l'assistance un récital réunissant des œuvres phares de célèbres compositeurs modernes (XIXe et XXe siècles), Schubert, Grieg et Lekeu. Le concert débuta avec un titre du compositeur autrichien Franz Peter Schuber, «Grand duo en la majeur op162», présenté en quatre mouvements «Allegro moderato», «Sherzo», «Andantino» et «Allegro vivace», où la virtuosité de la violoniste russe Tatiana(enseignante de musique à la Chapelle musicale Reine Elisabeth à Bruxelles) se mariait bien avec les notes colorées du piano de Roberte Mamou, qui, tantôt rapides, tantôt lentes, ont créé un rythme mouvementé et animé, mettant l'assistance dans une ambiance à la fois nostalgique et gaie. Offrant des morceaux accessibles au public, selon les dires mêmes de la violoniste, le spectacle se poursuivit avec un titre phare du compositeur et pianiste norvégien, Edvard Hagerup Grieg, connu pour ses œuvres romantiques, «Sonate en Ut Mineur OP45 n3», joué merveilleusement par les deux artistes en trois mouvements «Allegro molto ed Appassionato»,«Allegretto espressivo alla Romanza» et «Allegro animato», qui ont réussi à créer un dialogue musical instrumental harmonieux, transmettant une réelle émotion auprès de l'assistance. Alternant le rythme rapide ascendant qui devient de plus en plus ample et les coups d'archet lents et graves, la violoniste, qui semble danser et faire danser son instrument, a charmé le public avec son exécution qui mettait en relief les notes graves et comme ondulées du piano. Pour tous ceux qui ne connaissent pas Roberte Mamou, elle est une célèbre pianiste d'origine tunisienne, professeur au conservatoire royal à Bruxelles et organisatrice de festivals, dont justement l'Octobre musical de Tunis à la tenue duquel elle participe depuis sa création, il y a 18 ans à peu près. La deuxième partie de la soirée a été exclusivement belge, puisque consacrée à Guillaume Lekeu (mort à l'âge de 24 ans) à qui le duo a voulu rendre hommage. Il a, en effet, interprété sa «Sonate en Sol Majeur» en trois mouvements, «Très modéré-vif et passionné», «très lent» et «très animé».Ces trois airs différents styles de musique, variés en rythmes et exprimant la joie et la passion, ont été merveilleusement joués, ce qui a déclenché les ovations du public. Au terme de la soirée, les deux artistes ont offert aux présents, hors programme, un dernier morceau intitulé «Mélodie, encore» du compositeur russe Piotr Ilitch Tchaïkovski, connu pour ses œuvres d'inspiration occidentale. Debout, les spectateurs ont longuement applaudi la performance. «Une très belle prestation réussie et cette jeune violoniste nous a offert pendant deux heures une formidable soirée. Elle joue avec beaucoup de virtuosité et dans l'improvisation, à tel point qu'on ne peut pas prévoir les notes qui vont venir. C'est ça le charme de la musique classique. Toutes les deux ont démontré leur talent», nous déclarait Asma S; encore sous le charme du récital. Nous n'oublierons pas de mentionner que la violoniste et la pianiste, qui seront accompagnées par David Cohen au violoncelle, se reproduiront ce soir, toujours à l'Acropolium de Carthage, pour un concert au profit de l'Association des Amis de l'Institut National de la Protection de l'Enfance. A ne pas manquer, surtout pour ceux qui ont raté la soirée d'avant-hier.