"La mémoire de l'âme" est le titre de l'exposition que s'est choisie l'artiste plasticien Mohsen Aouadhi inaugurée vendredi 14 octobre à la galerie Sophonisbe à Carthage-Hannibal et qui se poursuivra jusqu'au dimanche 23 octobre. Le titre évoqué ici, la Mémoire de l'âme, illustre indéniablement le souvenir qu'on garde de ces Tunisiens, hommes et femmes, tous disparus, à une exception près, et qui a une valeur de rappel, si l'on ose l'interpréter ainsi, de ce qui est resté dans l'esprit des hommes. Des personnages qui ont fait l'histoire du pays et écrit des pages parmi les plus glorieuses de son passé. De la mémoire épisodique, qui enregistre tous les évènements de la vie d'un sujet, à la mémoire sémantique qui accumule les connaissances issues de l'expérience, l'artiste Mohsen Aouadhi a tracé un portrait tout à fait convaincant au niveau des traits de ces Tunisiens et Tunisiennes sur le plan politique, philosophique, littéraire, artistique, médiatique, syndicaliste et religieux. Le portrait qui en est sorti est tellement identique et ressemblant qu'on a toutes les peines du monde à croire que c'est avec un pinceau et des couleurs, et non avec un appareil photo, que l'artiste a exercé tout son talent qui tient du prodige. Du Président Habib Bourguiba, père de l'Indépendance et fondateur de la Tunisie moderne, en passant par Farhat Hached, Douagi, Tahar Haddad, Abou-l-Kacem Chebbi, Khéreddine Pacha, Moncef Pacha Bey, Zoubeïr Turki, Ali Riahi, Oulaya, Saliha, Messaâdi, Naâma, Salah Khemissi, Salah Ben Youssef, Salah Jegham, la grande tragédienne Habiba Marguerite Messica, le poète palestinien Mahmoud Darwish, le célèbre général carthaginois Hannibal Barca, le leader palestinien Yasser Arafat et le mufti Fadhel Ben Achour, promoteur d'un Islam éclairé, tolérant et moderne; autant de belles et nobles figures nous ont quittés et dont le souvenir demeure encore aujourd'hui vivace. Une visite s'impose…