A quelque vingt-quatre heures de la proclamation des résultats officiels des élections de l'Assemblée constituante, les démocrates progressistes ont déclaré, lors d'un point de presse tenu hier après-midi, être surpris par le dénouement des élections, tout en affirmant que le Parti démocrate progressiste (PDP) accepte le choix du peuple. Maya Jribi, la secrétaire générale du parti centriste, a félicité toutes les parties qui ont contribué au bon déroulement des élections ainsi que «ceux qui ont obtenu l'approbation du peuple tunisien et qui formeront la majorité dans l'Assemblée constituante». Avant d'ajouter: «Je remercie tous les militants et militantes de notre parti ainsi que tous ceux qui nous ont soutenus. Nous avons fourni des efforts dont nous sommes satisfaits tout comme nos orientations progressistes qui, selon nous, doivent prévaloir dans une telle étape». Prenant acte de la défaite, la secrétaire générale du PDP, lance : «Certes, il y a des leçons à tirer de ces élections et elle seront tirées dans la sérénité. Nous allons poursuivre notre travail selon la place qui nous sera attribuée par ces élections. Le PDP, je pense, est mal classé, alors qu'il était crédité de la deuxième position par les sondages. On ne va pas réinventer la démocratie». Et d'ajouter : «C'est la première fois que les Tunisiens vivent cette expérience démocratique. Nous allons prendre place parmi la minorité face à la majorité qui devrait être conduite par les islamistes d'Ennahdha. Je crois qu'il y a deux messages à tirer de ces élections. Le premier concerne la participation massive au scrutin. C'est le point positif dans ces élections. Le second est que le peuple a choisi un tournant pour le pays et nous respectons ce choix...» Pour sa part, Ahmed Néjib Chebbi, fondateur du Parti démocrate progressiste, a souligné que c'est «un échec électoral pour le parti». « Certainement nous sommes déçus, et nous sommes convaincus qu'il faut revoir plusieurs questions», a-t-il affirmé, en faisant allusion aux débats télévisés lors desquels on aurait mal interprété ses réponses à certaines interrogations. Selon lui, le Parti démocrate progressiste aura à collaborer davantage avec les composantes de la société civile afin de faire entendre sa voix lors de l'élaboration de la Constitution. Répondant à des interrogations concernant d'éventuelles alliances avec d'autres partis d'opposition, Jribi a affirmé que le PDP est ouvert à toute proposition et que tout dépendra des résultats finaux du scrutin. «Nous avons appelé auparavant à une plus large alliance démocratique et progressiste. Maintenant, il faut voir dans quel sens les choses vont tourner sachant que nous gardons les mêmes valeurs sur lesquelles se base notre vision politique. Nous serons en effet toujours là pour défendre une Tunisie moderne, prospère et modérée. Notre slogan progressiste est toujours dans le vif du sujet».