• "Le retard des échéances risque de provoquer des remous sociaux et renforcer l'instabilité politique et économique du pays, ce qui aura pour effet de décourager les investisseurs étrangers à investir dans notre pays" Le Parti démocratique progressiste (PDP) a tenu, hier, une conférence de presse au cours de laquelle Mme Maya Jribi, secrétaire générale du parti, a fait part de son étonnement et de sa désapprobation quant à la proposition émise par l'Instance supérieure indépendante pour les élections de reporter la date des élections de la Constituante au 16 octobre, alors que la date du 24 juillet jouissait jusqu'ici d'un consensus général dans le paysage politique. "Le PDP a toujours montré son ferme attachement à la décision d'organiser les élections le 24 juillet, date très importante pour tous les partis ainsi que pour le peuple tunisien, dans la mesure où il s'agit de la consécration du processus révolutionnaire. Les Tunisiens vont pouvoir se rendre aux urnes et exercer un acte démocratique: celui de voter". Mme Jribi reproche à l'Instance supérieure d'avoir fait cavalier seul et de ne pas s'être concertée avec les partis politiques pour prendre une telle décision. "L'Instance supérieure a établi un contrat de confiance avec le peuple tunisien en s'engageant à faire tout ce qui est en son pouvoir pour garantir la réussite des élections. Or nous sommes dans une phase de transition démocratique qui justifie le fait que toute décision ou proposition qui concerne l'intérêt national doit être prise en concertation avec tous les intervenants politiques et faire l'objet d'un consensus". Poursuivant ses propos, la secrétaire générale du PDP n'a pas jugé convaincantes les raisons d'ordre technique et logistique invoquées par l'Instance pour retarder l'échéance électorale. "Il ne s'agit pas de raisons suffisantes pour retarder des échéances aussi importantes que celles des élections d'autant plus que les partis politiques ainsi que le gouvernement intérimaire ont affiché dès le début leur volonté de mettre à la disposition de l'Instance les ressources logistiques et humaines nécessaires pour faire réussir ces élections et pour que ces dernières se déroulent à la date prévue", a souligné, à ce propos, Mme Jribi. S'exprimant sur la manière dont elle a appris la nouvelle, la secrétaire générale du parti a relevé que l'Instance l'a appelée juste quelques heures avant qu'ils ne tiennent leur conférence de presse pour l'informer de leur proposition de reporter les élections. "J'ai été surprise et je leur ai fait part de la désapprobation du PDP qui reproche à l'Instance de ne pas avoir été consulté pour une telle proposition. Nous aurions préféré que l'Instance nous demande plutôt conseil sur ce qui devrait être entrepris pour faire réussir les élections", a observé la secrétaire générale du parti. Par ailleurs, Mme Jribi a souligné que le report des élections aurait un impact négatif sur la situation économique en contribuant notamment à accroître l'instabilité politique et économique du pays. "Le retard des échéances risque de provoquer des remous sociaux et de renforcer l'instabilité politique et économique du pays, ce qui aura pour effet de décourager les investisseurs étrangers à investir dans notre pays. Ce sera un coup dur pour l'économie tunisienne. L'Union européenne ne s'engagera à nous aider que si la situation politique et sécuritaire de notre pays se stabilise". Il y a lieu de souligner que le PDP a demandé à se réunir d'urgence avec le Premier ministre du gouvernement de transition M. Béji Caïd Essebsi pour discuter de cette proposition.