Les journaux indépendants, parus après la révolution du 14 janvier ainsi que les journaux des partis politiques se sont dotés enfin de leur propre syndicat. L'annonce a été faite hier matin lors d'une conférence de presse organisée au siège du Syndicat national des journalistes tunisiens (Snjt) par le comité exécutif de ce nouveau-né. Le président du comité, Youssef Oueslati, a indiqué que l'idée de la création de ce syndicat est une initiative collective des représentants de la presse écrite, ajoutant que cette nouvelle structure syndicale demeure ouverte à tous les journalistes tunisiens. Evoquant ses prérogatives, il a précisé que le syndicat veillera à défendre les préoccupations, les aspirations et les intérêts du journaliste tunisien et des journaux indépendants nouvellement créés et ceux des partis politiques. Ces nouveaux journaux qu'il qualifie «d'alternatifs», sont exposés, selon les propos de M.Youssef Oueslati, à différents problèmes, à savoir l'inégalité de la répartition de la publicité publique dont les critères adoptés ressemblent toujours à ceux utilisés par l'Agence tunisienne de communication extérieure (Atce). Par ailleurs, il a relevé qu'il est du devoir de l'Etat de soutenir les publications parues après le 14 janvier à travers l'octroi de subventions pour pouvoir couvrir les frais d'impression, de distribution et d'importation du papier. «Face à leur situation financière critique et afin de survivre, ces médias se retrouvent contraints de recourir à l'argent politique'', explique le président du syndicat, évoquant dans ce contexte «les risques de développement d'une presse corrompue aux dépens d'une presse professionnelle libre et démocratique».