L'acte I comptera beaucoup dans ce duel qui aura des conséquences importantes sur l'avenir du CA. Tout le public clubiste va être sollicité ce soir. On a beau dire que la coupe de la CAF ne pèse pas aussi lourd que la Ligue des champions, on n'aura pas oublié pour autant que le CA est absent des finales continentales depuis douze ans. Pour le public clubiste, cette coupe de la CAF pèsera lourd et constituera le plus beau cadeau. La signification de cette coupe de la CAF va plus loin qu'une simple consécration. Cela marquera sûrement une rupture avec le passé et un début de cycle que l'on veut glorieux. L'Afrique, c'est un domaine où le CA veut retrouver un «avantage comparatif», à l'instar des plus grands clubs tunisiens. Ce n'est pas le moment d'évoquer les problèmes techniques et financiers auxquels fera face le CA. Ce n'est pas le moment non plus de revenir sur les dernières tergiversations ni sur le bras de fer entre joueurs et bureau directeur. L'heure est plutôt à l'union sacrée, le temps de réussir cette double confrontation face au MAS Fès. Le «peuple» rouge et blanc a réglé sa montre sur 18h00. Une heure trente minutes qui va être dure à vivre et à gérer. Idem pour Benzarti et son staff. Ses joueurs, eux, entreront à coup sûr dans le vif du sujet après les premiers échanges de balle. Ces finales nous ont habitués à des duels musclés et à des stratagèmes défensifs, plutôt qu'à un football plaisant et ouvert. Nous ne demandons pas aux Clubistes d'exceller, mais de gagner par une marge sécurisante, avant de se rendre le 4 décembre à Fès. Et c'est là tout l'enjeu de la rencontre. Benzarti cache son jeu Personne ne peut deviner la formation qui va fouler la pelouse de Radès. Benzarti, fidèle à la tradition, s'est amusé, tout au long de la semaine, à essayer différentes formules et formations. D'abord, Mouihbi comme avant-centre, puis retour à Messaâdi, avant de sacrifier Regueï (pourtant titulaire lors de tous les matches précédents) en faveur de Mechergui. Ce n'est pas tout, Benzarti va opérer une permutation des rôles entre El Ifa et Ressaïssi. On devrait voir Bilel El Ifa retrouver son poste de prédilection, question d'assurer un soutien offensif. Fidèle à sa réputation, l'entraîneur clubiste va prendre des risques. Il sait que les Marocains savent garder le ballon à l'entrejeu, avec une défense pas vraiment agressive. L'idée est simple : presser les Fessis d'entrée, les déstabiliser par les accélérations de Dhaouadi et Mechergui (les deux excentrés vont permuter en cours de match) et marquer au moins un but en première période. Les Clubistes compteront sur leur public pour brouiller les cartes de l'adversaire. C'est un public qui va pousser, pousser jusqu'à la fin. Sa pression devrait peser sur le camp marocain. Tout ça, c'est beau à dire et à écrire. Mais sur le terrain, tous les paramètres peuvent changer. Le parcours du CA en coupe de la CAF nous a révélé certains enseignements : l'équipe de Benzarti possède une bonne assise défensive, sait voyager, mais n'est plus suffisamment féroce en attaque. Cette fois, l'adversaire sera maghrébin, contrairement aux matches précédents. On passe d'un football africain, athlétique et naïf en défense, à un autre plus intelligent et moins musclé. Avantage ou plutôt contrainte? On le saura tout à l'heure, à la fin de l'acte I. ------------------------------------------------------------------------ Le CA pour une première • Le Club Africain dispute cet après-midi sa première finale de la CAF après avoir joué au moins une finale dans les deux autres épreuves continentales (Ligue des champions, coupe d'Afrique des vainqueurs de coupe). • Ce sera la 4e finale africaine pour le club de Bab Jedid (après une finale de coupe des clubs champions en 1994, et deux autres de coupe des vainqueurs de coupe, en 1990 et 1999). • Le CA avait déjà affronté le MAS de Fès en 1990 en coupe des coupes (succès clubiste 1-0 et 4-0). • Cette finale est la 5e en coupe de la CAF entre un représentant tunisien et un autre marocain après Etoile-Kawakeb Marrakech (1996), Etoile-Wydad Casa (1999), Etoile-FAR Rabat (2006) et Club Sfaxien-FUS Rabat en 2010. • Depuis le démarrage de la phase de poules, le Club Africain a remporté quatre victoires (dont deux à l'extérieur, contre les clubs nigérians de Kaduna United et Sunshine Stars), a concédé trois nuls et essuyé une seule défaite. • Le même parcours, ou presque, a été réalisé par le Moghreb de Fès (5 victoires, 2 nuls et 1 défaite). • Lors de ses confrontations avec des clubs marocains, le Club Africain n'a été battu qu'une seule fois : en 2004 face aux Forces armées royales de Rabat. Y.S.