Un programme de jumelage entre la Tunisie et l'Union européenne (UE) destiné à appuyer le projet de la gestion budgétaire par objectifs «GBO» a été lancé, hier, à Tunis. Cette opération de jumelage, annoncée au cours d'un séminaire organisé par le ministère des Finances, a pour objectif d'appuyer l'administration tunisienne dans le processus d'amélioration de la gestion des finances publiques à travers l'adoption et la mise en œuvre des techniques de gestion conformes aux normes et standards internationaux. La GBO réforme en profondeur le budget et la gestion de l'Etat et instaure une gestion optimisée des finances par l'introduction d'objectifs et d'indicateurs de performances. En développant une culture de résultats, la GBO permet de dépenser mieux et d'améliorer l'efficacité de l'action publique pour le bénéfice de tous. Ce programme, basé sur la transparence, met en place des lois de finances plus lisibles qui détaillent les moyens des différentes politiques publiques en les présentant en programmes, sous-programmes et actions. En traduisant clairement les grands choix de l'action publique A cette occasion, M. Frank Mordacq, chef de projet français du jumelage, a fait savoir que le programme du jumelage avec la Tunisie est axé sur des activités regroupées en trois composantes. Il s'agit, notamment, de l'adaptation des finances publiques à la gestion en mode GBO, la mise en place d'un système d'audit des programmes et la proposition d'une approche de pilotage de programmes par la performance. Un financement de 4 MD Pour chacune de ces activités, les experts européens viennent soutenir les efforts de leurs collègues tunisiens pour la réalisation des travaux escomptés. Le financement européen de ce projet est de 4 millions de dinars. Mme Amel Medini, chef de projet en Tunisie et secrétaire générale au ministère des Finances, a indiqué que «la Tunisie a choisi de s'inscrire au programme GBO en dépit des conclusions des spécialistes sur la bonne tenue du système des finances publiques tunisien et la fiabilité de son organisation». Cela, a-t-elle dit, «s'est traduit par une nouvelle structuration du budget de l'Etat en programmes». Ce programme, entamé en Tunisie depuis l'année 2008, a concerné dans une première phase cinq ministères pilotes (ministères de la Santé publique, l'Agriculture, l'Enseignement supérieur, l'Education et l'Emploi). Selon Mme Madani, «les actions du programme toucheront, en 2012, d'autres ministères». Elle a relevé que la bonne conduite de la réforme est soumise à de nombreux aléas qui supposent un suivi permanent et une grande disponibilité et réactivité ainsi qu'un accompagnement avec une mobilisation intensive des experts. «La réussite de la réforme, a-t-elle encore ajouté, exige en plus du savoir-faire une collaboration entre les différents acteurs». Pour sa part, M. Adrianus Koetsenruijter, ambassadeur, chef de la délégation de la Commission européenne en Tunisie, a souligné que «ce programme de jumelage est un travail commun entre les administrations tunisienne et européenne pour réussir la GBO et la transparence, ce qui servira au mieux le service public de la Tunisie en phase de transition démocratique». Des témoignages des acteurs clés de la GBO ont été présentés dans le cadre de ce séminaire, outre l'organisation d'une table ronde sur l'expérience française et les expériences internationales.