«Le gouvernement de coalition nationale à la formation duquel se sont attelés les négociateurs d'Ennahdha, du CPR et d'Ettakatol comprendra des ministres appartenant aux trois partis en question, des personnalités indépendantes de la société civile et certains parmi les ministres du gouvernement intérimaire qui ont fait montre de compétence et de savoir-faire». C'est l'essentiel de la conférence de presse tenue, hier soir, par les membres de la troïka en vue de la signature par MM. Rached Ghannouchi, Mustapha Ben Jaâfar et Moncef Marzouki d'une déclaration de consensus «couronnant tout un mois de dialogue approfondi et sérieux et débouchant principalement sur la répartition des trois présidences (la République, le gouvernement et l'Assemblée constituante)». Ainsi et conformément au contenu de la déclaration en question, le Dr Moncef Marzouki sera le candidat de la troïka à la présidence de la République, le Dr Mustapha Ben Jaâfar candidat à la présidence de l'Assemblée nationale constituante et Hamadi Jebali, candidat au poste de chef du conseil du gouvernement. Le document stipule également que les partis de la troïka soumettront à l'Assemblée nationale constituante un projet pour l'organisation temporaire des pouvoirs publics et procéderont à la formation d'un gouvernement de coalition dont la composition sera annoncée par son chef, et ce, à la suite de l'élection du président de la République qui aura à désigner le chef du gouvernement et à lui demander de proposer une équipe ministérielle. Les signataires de la déclaration soulignent leur engagement à ce que «le prochain gouvernement ait parmi ses priorités la mise en place de réformes politiques, économiques et sociales urgentes» et soulignent que l'Assemblée nationale constituante s'attellera à «l'élaboration d'une Constitution, dans un délai ne dépassant pas une année, à compter du démarrage de ses travaux, aujourd'hui 22 novembre». Pour Noureddine B'hiri, porte-parole d'Ennahdha, «la signature de la déclaration de consensus constitue un moment historique hautement symbolique témoignant de notre fidélité aux martyrs de la révolution de la liberté et de la dignité et montrant qu'en Tunisie, il y a des hommes sincères qui savent placer l'intérêt national au-dessus de toute considération et les calculs, contrairement à ceux qui ne faisaient que parier sur l'échec de notre dialogue qu'ils considéraient comme acquis d'avance». De son côté, Abdelwaheb Maâtar, représentant du CPR, a insisté sur «le consensus et le haut esprit de responsabilité ainsi que la maturité qui ont marqué les concertations, plus particulièrement lors de la répartition des présidences de la République, de l'Assemblée nationale constituante ainsi que du gouvernement qui travailleront en symbiose et en complémentarité, ayant pour ambition principale la réalisation des objecetifs de la révolution». «Nous accorderons une place particulière aux martyrs et à leurs familles en signe de reconnaissance pour les sacrifices supprêmes qu'ils ont consentis afin que la Tunisie et les Tunisiens se libèrent de la dictature et du despotisme. La consécration des libertés, l'instaurtation de la justice transitionnelle et la réforme des systèmes judiciaire et sécuritaire figurent aussi parmi nos premières priorités», n'a pas manqué de préciser le Dr Khalil Zaouia, représentant d'Ettakatol.