Le 4e juge d'instruction du Tribunal de première instance de Tunis a émis, hier, deux mandats d'amener internationaux à l'encontre de Leïla Trabelsi, épouse du président déchu et de son frère Belhassen Trabelsi pour leur implication dans une affaire d'escroquerie avec trafic d'influence dont la victime est un émigré tunisien. Cette décision intervient à la suite de l'audition de l'ancien ministre du tourisme Khalil Laâjimi. Selon les éléments du dossier, un Tunisien résidant en Suisse et membre d'un groupe commercial koweïtien avait déposé une demande au ministère du Tourisme pour acquérir un terrain à caractère touristique dans la région de Hergla du gouvernorat de Sousse. Ce citoyen qui n'a pas eu une réponse favorable de l'administration tunisienne, a été contacté au téléphone par Belhassen Trablesi, frère de Leïla Trabelsi, avant de le rencontrer pour lui signifier que tout projet touristique en Tunisie doit être approuvé par sa personne et l'épouse du président déchu. Lors d'une rencontre avec Leïla Ben Ali et Belhassan Trabelsi, cet émigré tunisien a eu la promesse de remporter ce marché contre une somme de 5 millions d'euros. Après avoir remis cette enveloppe, ce ressortissant tunisien s'est rendu compte qu'il a été victime d'une escroquerie, surtout qu'il n'a pas réussi à les contacter de nouveau. Après la révolution du 14 janvier, ce citoyen tunisien a déposé une plainte auprès de la commission nationale d'investigation sur la corruption et la malversation qui a soumis le dossier à la justice.