Suite à la proclamation, mercredi dernier, des résultats partiels des recrutements à la Compagnie des phosphates de Gafsa à M'dhilla et à Redeyef, de violentes protestations ont eu lieu dans ces deux régions. Les protestataires considèrent que les critères retenus n'étaient pas aussi transparents pour garantir une égalité de chance entre tous les candidats. Contacté à ce sujet au siège du ministère de la Formation professionnelle et de l'Emploi, M. Karim Mejri, conseiller au cabinet du ministre, a tenu à préciser les critères requis pour l'admission des candidats et la nature de la commission chargée de valider les dossiers présentés. Il y a lieu de rappeler que l'offre de la CPG représente 2.589 agents d'exécution, 1.400 postes dans les sociétés environnement relevant du groupe et 395 cadres supérieurs et moyens, qui correspondent aux diplômés du supérieur. Les 2.589 agents d'exécution se répartissent comme suit : 605 postes à Oum Larayès, 530 postes à M'dhilla, 454 postes à Redeyef et 1.000 postes à Métlaoui. Sachant que les critères appliqués pour l'attribution de la part de chacune de ces zones minières ont été déterminés suite à des négociations entre les autorités locales, la CPG et les familles concernées. Comme le confirme M. Mejri, en fonction des résultats partiels des recrutements de la CPG de 2.589 agents d'exécution, sur les 605 postes d'emploi à pourvoir à Oum Larayès, seuls 488 ont été décrochés et sur les 530 postes disponibles à M'dhilla, uniquement 326 candidats ont rempli les critères exigés par la CPG. Objectivité et démarches minutieuses Les critères en application sont l'âge du candidat, l'année d'obtention de son dipôme et sa situation familiale, sachant qu'il bénéficie de 5 points supplémentaires sur chaque frère et/ou sœur au chômage. Pour ce qui est du premier critère, M. Mejri indique qu'un point par an est attribué au candidat à partir de l'âge de 20 ans. Ce critère est plafonné à 20 points (un candidat de 42 ans bénéficie uniquement de 20 points et non pas de 22). Quant au deuxième critère qu'est l'année d'obtention du diplôme, il suppose que deux points soient attribués au candidat pour chaque année à partir de l'année d'obtention du diplôme. Il suffit donc de soustraire l'année d'obtention du diplôme de 2011, puis de multiplier le résultat par deux, pour établir le score, sachant que, là encore, ce dernier est plafonné : il ne peut dépasser les 30 points. S'agissant du troisième critère, la même source fait savoir que 5 points sont attribués au candidat qui n'a pas d'enfants, qu'il soit célibataire ou marié, et 10 points à celui qui a des enfants. Le quatrième critère concernant le nombre de frères et/ou sœurs au chômage est plafonné à 20 points. Dans le même registre, notre interlocuteur ajoute que l'autre critère mis en exergue par les concernés et la CPG consiste à embaucher un candidat dans chaque famille. S'y ajoute la minutie des démarches suivies, à savoir la vérification de la situation sociale et financière du candidat par le biais des caisses sociales, du ministère de l'Enseignement supérieur et de la Banque tunisienne de solidarité (BTS), pour s'assurer que le candidat n'a pas bénéficié de prêt. S'attardant sur la nature de la commission chargée de valider lesdits critères, M. Mejri fait remarquer qu'elle est composée d'ingénieurs et d'agents d'exécution qui ne sont pas originaires du bassin minier. Ils ne connaissent ni les candidats ni leurs familles. Ce qui leur permet d'effectuer le choix en toute neutralité. Les membres de cette commission ont été sélectionnés par le ministre de la Formation professionnelle et de l'Emploi et par son chef de cabinet. Listes complémentaires et nouvelles règles de rachat Etant donné que les besoins de la CPG n'ont pas été satisfaits, puisqu'une bonne partie des candidats n'a pas pu remplir les critères exigés, le conseiller au cabinet du ministre de la Formation professionnelle et de l'Emploi indique qu'il a été procédé à l'introduction de nouvelles règles de rachat. Prenant l'exemple des conducteurs d'engins lourds, il affirme qu'au départ on exigeait un bac scientifique ou un BTP, un permis dans la catégorie poids lourd et un âge inférieur à 40 ans. Avec ces critères, uniquement 4 candidats ont été retenus à M'dhilla. Ce qui a nécessité l'application de certaines règles de rachat, à savoir un permis de tourisme et un bac scientifique. Mais il y avait encore des postes à pourvoir. D'où l'application de nouvelles règles de rachat, comme le fait d'avoir un bac section lettres ou uniquement le niveau bac sans attestation de réussite et un permis de tourisme. Les candidats retenus bénéficieront d'une formation assurée par la CPG. Ces nouvelles règles de rachat seront appliquées, ajoute-t-il, aux autres spécialités dans toutes les zones du bassin minier avant la proclamation du reste des résultats. Réclamations et traçabilité Après la proclamation des résultats partiels des recrutements à la CPG, le ministère de la Formation professionnelle et de l'Emploi a reçu, hier, quelques réclamations ayant trait aux critères et scores attribués. A ce sujet, M. Mejri précise que l'erreur est humaine et que personne n'en est à l'abri. Ce faisant, il sera procédé, comme il l'affirme, à la révision des dossiers en question afin de rectifier ce qui est à corriger. Il observe également que toute falsification de dipôme expose le candidat à un risque d'élimination. Comme il appelle tous ceux qui ont des réclamations à émettre au ministère à les fournir auprès des directions régionales et locales de la formation professionnelle et de l'emploi, afin d'éviter la charge, la fatigue et les frais de déplacement. M. Mejri souligne également que le dossier des recrutements à la CPG est suivi de près par le ministre de la Formation professionnelle et de l'Emploi et que la mission de la commission de validation des critères de recrutement est purement technique. Ce qui garantit à l'opération de recrutement un niveau de neutralité et d'impartialité synonymes d'égalité des chances. De l'espoir, on en a toujours Force est de constater, par ailleurs, que le Groupement chimique de M'dhilla pourvoit 300 postes d'emploi. Ces postes se répartissent, selon M. Karim Mejri, entre 209 agents d'exécution et 91 cadres, postes destinés aux diplômés du supérieur. Plus, la CPG souhaite réserver 5 % des recrutements dans chaque centre minier aux enfants des accidentés du travail : 27 postes à M'dhilla, 30 à Oum Larayès, 23 à Redeyef et 50 à Métlaoui. Ces postes ne sont pas à pourvoir dans le cadre du concours, ils concernent en priorité les personnes dont le père a un taux d'invalidité de plus de 66% suite à un accident du travail à la CPG. Ajoutons que les résultats du reste des concours de recrutement seront prochainement annoncés, tout en appliquant les nouvelles règles de rachat.