KABOUL (Reuters) — Le Président afghan Hamid Karzaï dispose d'une troisième liste de "ministrables" prêts à remplacer au pied levé ceux qui se verraient recalés par le Parlement, a annoncé hier un porte-parole officiel. Début janvier, les députés avaient infligé un camouflet au Chef de l'Etat réélu dans la douleur en août en rejetant plus des deux tiers des noms qu'il avait avancés pour son nouveau gouvernement. Hier, les élus se sont réunis à nouveau pour "auditionner" les personnalités figurant sur la deuxième liste choisie par Hamid Karzaï et qui exclut les anciens chefs de guerre et leurs alliés dont la présence sur la liste initiale avait importuné les détracteurs du Président tant en Afghanistan qu'à l'étranger. Selon des parlementaires et des diplomates, la nouvelle liste comprend beaucoup de personnalités inconnues qui ont toutes les chances d'être rejetées par le Parlement. "Il y a un certain nombre de visages nouveaux dans le nouveau gouvernement", a plaidé pour sa part le porte-parole d'Hamid Karzaï, Waheed Omer. "Nous sommes sûrs qu'une fois que les députés se seront renseignés sur leur passé et auront entendu leurs projets, ils voteront en leur faveur à tous". Le porte-parole a toutefois prévenu : "Nous sommes néanmoins prêts à l'éventualité d'un rejet partiel par le Parlement". Le Chef de l'Etat, qui a promis aux Occidentaux qui le soutiennent de lutter contre la corruption et de jouer la carte de la transparence, est anxieux de voir son nouveau gouvernement recevoir l'onction des députés avant la conférence internationale sur l'avenir de l'Afghanistan prévue le 27 janvier à Londres.