Un sit-in a été déclenché depuis lundi 5 décembre au ministère des Affaires de la femme à l'initiative d'un certain nombre d'employés qui affirment que leur action se poursuivra jusqu'à satisfaction de leurs revendications. Mme Hajer Nayal, psychologue, chargée au ministère du dossier de la lutte contre la violence à l'égard des femmes, fait remarquer qu'elle n'a jamais vécu une telle situation dans sa vie professionnelle au sein de ce département. Parmi les problèmes relevés, selon notre interlocutrice, celui qui concerne «les mutations abusives de certains cadres et employés». Des personnes ont été mutées à la direction régionale des affaires de la femme du Grand-Tunis contre leur volonté, dit-elle, car elles ne correspondaient pas aux attentes de la ministre. Autre point, «la suspension de certains projets, dont le programme espagnol pour l'aide à la femme rurale et à la lutte contre la violence, qui fait pourtant l'objet d'un suivi de la part du partenaire espagnol, lequel tient à sa réussite après lui avoir alloué des fonds importants. Il y a aussi des projets italiens et suédois suspendus, bien qu'ils aient bénéficié de financement de la part des partenaires de la Tunisie», relève encore notre interlocutrice. Assurer la bonne marche du département Les demandes résumées par cette psychologue consistent notamment à « arrêter le harcèlement par abus d'autorité contre les employés au sein du ministère, le retour des employés mutés contre leur volonté à leurs postes au sein du département, la publication des raisons justifiant la suspension des programmes mis en œuvre avec les différents partenaires, dont l'Office national de la famille et de la population». Même le numéro vert (80100707) a été suspendu, suite à cette situation conflictuelle. Quant à Mme Lilia Laâbidi, ministre des Affaires de la femme, elle nous a déclaré: «Nous avons travaillé pour le bien de la femme et en fonction de la situation du département pour assurer sa bonne marche. Les décisions prises peuvent être appréciées par certaines personnes et critiquées par d'autres ». Elle affirme, par ailleurs, avoir lutté toute sa vie pour la cause de la femme, la démocratie et la liberté d'expression, et que par conséquent, «les manifestants ont le droit de dire ce qu'ils veulent», sans entrer dans les détails des différentes revendications. Mme Laâbidi reconnaît que «nous vivons un moment difficile propre à toutes les transitions démocratiques, mais tout se passera, selon elle, dans les meilleures conditions». Elle exprime le vœu de voir le nouveau gouvernement installé dans les meilleurs délais, prendre la relève et régler les problèmes en suspens.