.La violence à l'égard de la femme est considérée comme un problème de santé publique. Il attire de ce fait l'attention du ministère des Affaires de la Femme, de la Famille, de l'Enfance et des personnes âgées ainsi que d'autres intervenants dont l'Office National du Planning Familial, depuis plus de trois ans. Une stratégie nationale a été établie dans ce sens pour réduire la violence basée sur le genre. S'étalant sur quatre ans (2007-2011), le programme se compose de cinq axes dont l'établissement d'une base de données et d'information sur le sujet. Pour ce faire, une enquête nationale sera réalisée pour cerner la violence basée sur le genre. Prévue pour le mois de novembre, l'enquête démarrera avec un retard de plus de trois mois.
Durant deux mois, des enquêtrices de formation universitaire contacteront 5000 familles tunisiennes réparties sur toute la République. En phase de recrutement, elles seront en fait formées pendant 15 jours pour mieux maîtriser les techniques de l'enquête et ses objectifs.
Au service des ONG L'enquête vise à connaître le taux de propagation du phénomène et son ampleur ainsi que les spécificités sociale, familiale, culturelle et psychologique de ceux qui adoptent ce comportement vis-à-vis de la femme.
Les enquêtrices auront également pour mission de poser des questions sur la réaction des femmes violentées et surtout l'impact de cet acte. Mieux encore, l'enquête aura pour finalité d'aider les associations et les structures officielles à mieux comprendre le problème afin de mieux intervenir et prendre en charge les victimes.
Quatre structures veilleront à la réalisation de ce travail, à savoir le ministère des Affaires de la Femme, de la Famille, de l'Enfance et des Personnes âgée, l'Office National du Planning Familial, le CAWTAR et l'Agence Espagnole de Coopération Internationale.
Auparavant, et toujours dans le cadre de la lutte contre la violence envers de la femme, des sessions de formation ont été organisées au profit de plusieurs intervenants dans le domaine, dont des cadres de l'Office, des psychologues, des médecins et sages-femmes, des universitaires…
D'autres mesures ont été prises pour venir en aide aux femmes victimes de violence. Notamment, un numéro vert 80100707 a été installé depuis novembre 2008 pour assister les agressées d'une manière ou d'une autre, les orienter et répondre aux interrogations des concernés. En fait, 6412 communications téléphoniques ont été adressées à ce numéro, dont 1005 cas de violence.
Une écoute active Toujours dans le même contexte, des initiatives ont été prises par l'ONFP pour venir en aide à cette frange de la société. Il a en fait aménagé des espaces d'écoute où des spécialistes orientent les violentées et les prennent en charge psychologiquement et médicalement. Mieux encore, l'expérience a été généralisée en 2009 car elle a enregistré un succès. Notamment, 2088 femmes ont bénéficié de ces services en 2007-2008. Résultat ; 50 % des femmes ayant visité les centres ont été victimes de violence, 30 % victimes de violence psychologique et 20 % victimes de violence sexuelle ou économique. Dans la plupart des situations, ce sont les époux qui agressent leurs femmes et ce à 80 % des cas. Sana FARHAT
*** Les axes de la stratégie
1-Etablissement d'une base de données et d'informations sur la question pour évaluer le phénomène de la violence basée sur le genre.
2-Amélioration des structures de services assurés actuellement et consolidation des moyens disponibles afin de garantir le confort physique, mental et social et assurer la sécurité de la femme.
3- Eradiquer le comportement violent au sein de la famille et la société en mobilisant des groupes et assurer la communication sociale.
4-Contribuer au renforcement des capacités de la femme confrontée ou victime de la violence basée sur le genre.
5- Unifier les efforts déployés par les structures officielles, les associations et les moyens de communication pour lutter contre la violence.