• Leur ras-le-bol longtemps contenu «explose» sur… l'autoroute ! Nous avions évoqué, il y a un mois sur ces mêmes colonnes et avec force détails, la crise qui secoue le secteur de la location de voitures tout en tirant la sonnette d'alarme, dans l'espoir de voir surgir une lueur dans la grisaille pouvant aider à la désamorcer. Hélas, peine perdue, et au… train de la grogne de continuer de rouler à tombeau ouvert! En atteste le sit-in organisé récemment par les professionnels du métier non pas sur la voie publique, mais à l'entrée de l'autoroute Hammamet-Sud. Là où un grand nombre de propriétaires de voitures de location, les visages crispés et les nerfs à fleur de peau, ont choisi de se rassembler pour revendiquer à l'unisson des solutions urgentes à leurs problèmes. Histoire de survie Cependant, si ce sit-in — une première dans ce secteur— a pu être dispersé à la faveur de l'intervention des autorités régionales, un… remake qu'on dit d'ailleurs «imminent et autrement plus musclé» n'est pas à exclure, avertissent les sit-inneurs qui s'accordent à dire que «leur survie même est désormais menacée». Et pour en avoir le cœur net, ils soulèvent une montagne de problèmes qui vont de la morosité qui frappe le secteur depuis la révolution à l'intransigeance qu'ils qualifient d'«abusive» et «d'impitoyable» des sociétés de leasing, en passant par les opérations de saisie des véhicules, sans compter l'entassement des affaires devant les tribunaux et la détérioration des rapports avec les sociétés d'assurance et de réassurance. «Notre secteur agonise», s'alarme le gérant d'une société de location de voitures qui, cachant mal sa peine, s'indigne contre «la persistance de l'acharnement des sociétés de leasing et d'assurance qui refusent catégoriquement de nous faire bénéficier de circonstances atténuantes malgré tous les malheurs que traverse notre métier sous l'effet des retombées de la révolution». Il est vrai, renseignements pris, que depuis le 14 janvier dernier, le secteur s'est vu infliger une véritable raclée, matérialisée par une nette dégringolade des recettes. Au point que 106 boîtes sur les 486 recensées dans le pays ont fait faillite. «Je connais des collègues qui se sont retrouvés dans la rue et en chômage, après avoir, à leur corps défendant, mis la clé sous le paillasson», déplore un professionnel du métier qui avertit que «le même sort funeste attend le reste des investisseurs dans ce secteur si jamais cette situation dramatique ne sera pas débloquée dans les plus brefs délais». Rééchelonnement des dettes Pour ces derniers, il n'y a pas 36.000 solutions. «Je persiste à croire, insiste l'un d'eux, que la satisfaction de nos revendications ne constitue nullement la mer à boire, dans la mesure où nous réclamons le rééchelonnement de nos dettes envers les sociétés de leasing et d'assurance, la récupération de nos véhicules saisis, l'arrêt des poursuites judiciaires qui nous harcèlent, ainsi que le droit, à titre exceptionnel, à des crédits bancaires de redécollage, faute d'avoir bénéficié de dédommagements auprès des assureurs suite aux dégâts qui ont touché notre parc au plus fort de la révolution. Il y va, ne l'oubliez surtout pas, de la survie d'un secteur dont dépendEnt plus de 5.000 personnes».