La situation actuelle du tourisme tunisien est catastrophique. Elle nécessite une stratégie en béton pour profiter des atouts de la Révolution et hisser le secteur. C'est la conclusion à tirer de la rencontre-débat organisée, jeudi 02 juin 2011, à l'hôtel El Mechtel à Tunis. Le thème choisi porte sur « la vérité sur la situation touristique actuelle en Tunisie ». Grands absents de la rencontre, les représentants du gouvernement provisoire qui auraient dû être là pour répondre aux questions des journalistes. Mohamed Belajouza, président de la Fédération tunisienne de l'hôtellerie (FTH), a expliqué les raisons de la chute libre qu'a connue le secteur touristique après le 14 janvier. «Nous avons espéré que la Tunisie profite pleinement des atouts de la Révolution et de la sympathie mondiale. Toutefois, l'instabilité sécuritaire qu'a connue le pays après le 14 janvier, a transmis un message d'incertitude aux étrangers. C'est ce qui a affecté le secteur déjà sinistré depuis plusieurs années. Jusqu'à mai 2011, nous avons connu une chute de 70% de notre activité touristique », a-t-il expliqué. Plusieurs facteurs internes et externes ont participé à l'effondrement du marché touristique tunisien, notamment les sit-in. Tahar Saihi, président de la Fédération tunisienne des agences de voyages, a fait l'état des lieux du secteur. Les réservations ont chuté de 60% à cause du changement de la destination Tunisie vers la Turquie, le Maroc, ou le Brésil. « Nous ne demandons pas d'aides ou de créance de la part de l'Etat, mais plutôt le rééchelonnement de nos dettes et la facilitation du payement des factures de la STEG et de la SONEDE. Nous voulons bénéficier des mêmes encouragements accordés aux autres secteurs. Nous sommes au bord de la faillite et nos salariés risquent de devenir chômeurs. Nous réclamons en outre une révision du cahier des charges du tourisme intérieur, du transport touristique, du Hadj et de la Omra. Afif Kchoc, commissaire général du MIT 2011, a indiqué que le tourisme tunisien souffre déjà de la non-compétitivité des produits et services rendus. En plus des prix exorbitants pour les Tunisiens, le secteur est déjà marqué par une défaillance au niveau de la promotion. Dans un premier pas de réconciliation entre les professionnels et le Tunisien, les hôteliers ont décidé de brader les prix en sa faveur. Désormais, des réductions de 30% seront appliquées sur toutes les réservations à travers les agences jusqu'au mois du Ramadhan.