• Des représentants du monde politique expriment leur scepticisme voire leur hostilité PARIS (Reuters) — Des réactions sceptiques, voire hostiles ont accueilli hier la candidature de Dominique de Villepin à l'élection présidentielle de 2012 en France, à l'image du socialiste François Hollande, qui se demande s'il ira jusqu'au bout. L'ancien Premier ministre a annoncé dimanche soir sa candidature de «gaulliste indépendant» à l'élection présidentielle du printemps, mu par le désir de «rassembler» ses concitoyens autour d'«une certaine idée de la France». «Il a surpris son monde», a estimé sur RTL le candidat socialiste à la présidentielle, François Hollande. «Je ne sais pas exactement si cette candidature ira jusqu'au bout. C'est un homme de conviction, on verra si sa conviction est aussi forte que les pressions qu'il a en ce moment sur son dos», a-t-il souligné. Le porte-parole du PS, Benoît Hamon, y voit la marque du vent d«'antisarkozysme» qui souffle à droite et au centre. Avec le président du MoDem François Bayrou et le chef de file du Nouveau Centre Hervé Morin, tous deux en lice pour l'Elysée, «ça fait le troisième candidat issu de la droite qui dit que le ‘sarkozysme' est une impasse qui a conduit la France à l'échec», a-t-il commenté lors d'un point de presse. Le camp d'Eva Joly, candidate d'Europe Ecologie-Les Verts, a fait allusion aux nouveaux ennuis avec la justice de Dominique de Villepin, qui a rejeté la semaine dernière tout lien avec une affaire d'escroquerie instruite au sein de l'association Relais & Châteaux. «Le ciel judiciaire de Dominique de Villepin s'assombrit, il a décidé de passer à l'attaque. Ça lui va bien, il est toujours bon dans ces moments de solitude absolue», a déclaré Sergio Coronado, porte-parole d'Eva Joly, elle-même ancienne magistrate. «C'est bon qu'à droite, une autre vision s'affirme», a-t-il ajouté lors d'un point de presse. A droite, le scepticisme semble l'emporter sur la surprise. «Ses moyens ont réduit comme peau de chagrin. Je ne vois pas comment il pourra aller au bout de sa candidature», a déclaré le ministre des Relations avec le Parlement, Patrick Ollier, lors d'un déjeuner avec la presse parlementaire «Son parti a fait flop. Ses moyens financiers et humains semblent limités. Et c'est très compliqué pour recueillir 500 signatures. Je ne pense pas qu'il puisse mener cette opération à son terme. Cela risque d'être plus dommageable pour son image que d'avoir un vrai impact sur la vie politique française», a-t-il ajouté en parlant de «parcours solitaire». L'un des anciens fidèles de l'ex-Premier ministre, le député UMP Jacques Le Guen, est tout aussi féroce. «Sa décision constitue une faute politique et il se disqualifie dans sa capacité à rassembler les Français», a-t-il déclaré. «La crise économique que nous traversons impose à la majorité de se rassembler autour du président de la République». Un ministre du gouvernement estime qu'il ne s'agit que d'une posture politique en vue d'un marchandage ultérieur. «Il n'ira pas jusqu'au bout, il revendra ses actions quand elles auront monté», a-t-il dit. Alain Minc, conseiller officieux de Nicolas Sarkozy, a joué les Cassandre sur France Info. «Tout ça se terminera de manière un peu pitoyable pour lui», a-t-il prédit. «Je pense vraiment qu'il sera sur la trajectoire de Michel Debré en 1981 : 1 % (des voix-NDLR)».