• La mobilisation des agents de sécurité dans les bus pourrait réduire les braquages et les actes de vandalisme • Utilisation d'armes blanches et du gaz lacrymogène pour agresser les passagers et les agents de la Transtu La Société des Transports de Tunis (Transtu) a fait état d'un phénomène grave qui ne cesse de se propager, en l'occurrence la séquestration des bus par la force et l'agression des agents de la société dans divers points du réseau emprunté. Parmi les dernières opérations de ce genre, celle qui date du mardi 13 décembre quand quatre bus relevant des lignes 48, 14 C et 514 A ont été séquestrés au niveau de la Cité Bassatine par un groupe de citoyens. Certains habitants de la zone dite «Bouhneche» ont également effectué la même opération sur trois bus dont deux affectés pour le transport des élèves de la zone en question à destination de l'Ariana et Kalaat El Andalous. Quant au troisième bus, il relève de la ligne 44 A. L'immobilisation forcée du matériel roulant de la Transtu a été enregistrée, par ailleurs, au niveau de la route de Borj El Amri-El Mornaguia où le bus portant le numéro 23 A a été empêché de partir pendant une heure. Les assaillants sont allés jusqu'à agresser brutalement une citoyenne qui a eu le courage de dénoncer ce genre d'actes qui perturbent le trafic des bus et empêchent les citoyens d'accéder à leurs postes de travail ou à leurs lycées. Le même jour, dans l'après-midi, le bus 44 à destination de Kalaat El Andalous a été séquestré au niveau de la zone «Sanhaji» par un groupe de jeunes qui ont commis un braquage en dépouillant les usagers de leurs biens et en utilisant des gaz lacrymogènes sans épargner, bien entendu, le chauffeur avant de prendre la poudre d'escampette. Traiter ce phénomène en profondeur En réaction aux agressions perpétrées le mercredi 14 décembre, un nombre d'agents de la ligne 23 ont décidé de suspendre le travail, ce qui a eu pour conséquence l'arrêt du trafic des bus sur les lignes de liaison de la station de Slimane Kahia à La Manouba. D'autres citoyens ont séquestré 11 bus dans cette station pour protester contre la suspension du travail sur la ligne 23. Des comportements agressifs et incompréhensibles que l'on est en train de constater chaque jour dans diverses zones du Grand-Tunis. Des jeunes et moins jeunes dont certains sont des chômeurs ne s'empêchent pas de perpétrer des actes criminels en utilisant des armes blanches et du gaz. Leur objectif consiste à délester les usagers de leurs biens mais aussi à perturber le trafic, quitte à empêcher les travailleurs, les lycéens et les étudiants à se rendre à leur de travail ou à leur établissement dans les délais. Certains énergumènes vont jusqu'à agresser ces usagers et agents sans tenir compte de la gravité de leurs actes. Il est nécessaire de traiter ce phénomène en profondeur pour trouver les solutions appropriées, d'autant plus que la séquestration, l'immobilisation forcée des bus et le braquage avec utilisation d'armes blanches (canifs, épées) sont nouveaux dans notre pays. Dans certaines zones, relativement peu peuplées, le chauffeur est souvent surpris par ces hors-la-loi qui arrêtent le bus par la force pour commettre leur forfait. D'où la nécessité de renforcer la sécurité au niveau de certaines lignes considérées comme «à haut risque». Un ou deux agents de sécurité pourraient accompagner les usagers sur ces lignes, afin d'intervenir efficacement lors d'un braquage ou autre opération portant atteinte au trafic. Ce choix sécuritaire a, par le passé, donné de bons résultats. Il suffit de le rééditer sur certaines lignes au moins. A la vue de l'agent dans le bus, les désœuvrés qui ont l'intention d'attaquer un bus sont vite découragés. Par ailleurs, une campagne d'information et de sensibilisation à large échelle, utilisant les différents supports de communication, devrait être organisée pour prévenir ces actes et éviter leurs conséquences fâcheuses. C'est que ce phénomène ne concerne pas uniquement les bus, mais touche parfois le métro et la ligne ferroviaire qui ont connu plus d'une opération de braquage. Les jeunes impliqués dans ces affaires devraient être sensibilisés et orientés vers la formation et l'intégration dans la vie active, afin de leur permettre de gagner leur vie dignement. Les bus qui sont un bien public appartenant à la collectivité rendent d'importants services à la population en transportant quotidiennement des dizaines de milliers de personnes. Des sommes faramineuses sont dépensées pour leur entretien et leur réparation suite, entre autres, à des actes de vandalisme. Il est temps que ces comportements irresponsables cessent pour sauvegarder les acquis.