• La première exposition de la Fédération tunisienne des arts plastiques se veut un hommage aux artistes disparus Khélil Aloulou et Manoubi Boussandal Le musée de la ville de Tunis (Palais Kheireddine) a accueilli, vendredi dernier, un grand public composé essentiellement d'artistes peintres et d'amateurs, à l'occasion du vernissage de l'exposition intitulée «Révélations». Cette première exposition, organisée par les membres du bureau de la Fédération tunisienne des arts plastiques, en présence du maire de Tunis et des membres de l'association, dont Khalil Gouiaâ, le président, se veut un hommage aux deux artistes Khélil Aloulou et Manoubi Boussandal, disparus récemment. Elle ne se limite pas qu'à la peinture, puisqu'elle s'étend à la sculpture et à la photographie tunisiennes, réalisées, entre autres, par Khadija Abidi (sculpture), Hayfa Takouti (peinture), Boutheina Kardi (photo) et beaucoup d'autres. Mais commençons par la plasticienne et enseignante Ilhem Taktak qui participe par deux œuvres, dont «Mémoires», un tableau réalisé en 2007 où elle utilise collage et acrylique. Le choix des couleurs est bien étudié, le mélange entre les couleurs chaudes (le rouge, en l'occurrence) et le bleu crée un contraste révélateur et significatif. «Le tableau met en relief l'idée du dramatique, mais aussi de l'espoir, à travers le thème de la guerre et ses impacts sur le peuple», explique l'artiste. Le sujet de la femme, comme un être mystérieux et charmeur, a été également présent dans certains tableaux. La jeune peintre H. Soltane a eu particulièrement recours aux motifs de tatouages berbères pour mettre en valeur la fémininité propre à la femme tunisienne et à la femme orientale en général. Nous retrouvons ce même thème, autrement abordé, dans «La lessiveuse», de Mourad Belajouza, dont la palette flirte avec les spécificités de la femme d'antan. Limites du langage «J'ai toujours eu conscience des limites du langage, c'est pour cela que j'exprime mon besoin de communiquer et de partager par la peinture. J'aime le mélange de force et de fragilité qui se dégage de la mer. Ce mélange constitue, sans doute, un équilibre des forces. J'ai essayé de transmettre, à travers mon tableau, l'importance du partage quand il y a des problèmes immatériels et matériels» . C'est en ces termes que Houda Kchaou traduit l'idée principale de son tableau. Cette peintre, qui use d'une technique spéciale entre peinture et collage, montre, dans «Le partage», son désir de creuser dans les tréfonds de l'être humain, reflétés par les mouvements des vagues et les ondulations d'une montagne. L'extraordinaire mélange de couleurs dessine bien les perturbations et certains états d'âme de l'Homme. Dans cette même ambiance «existentialiste», le tout récent tableau de Mourad Chouwaya, «Réflexions», avec ses différentes formes géométriques circulaires, carrées, triangulaires, emboitées les unes dans les autres en plusieurs couleurs, le rouge et ses dérivés, le bleu, le jaune, etc., reflète les tourmentes et autres sensations de l'être. Quant à l'œuvre de la jeune artiste Hanen Ben Amara, elle s'est centrée sur le thème de la frustration. «La dégradation des couleurs et l'utilisation de la technique du gribouillage traduisent la notion de la frustration d'une part, et la quête de la joie, de l'autre, la gaieté et l'apaisement également, jusqu'au spirituel», dit-elle. Cette exposition qui se teindra jusqu'au 14 janvier prochain sera clôturée par la remise du prix Belkhodja des arts plastiques.