Le spectacle pur jus, italien, nommé «Grand Gala», qui s'est déroulé samedi 10 décembre au Théâtre municipal de Tunis, devant une salle pleine et un public, entre curieux et mélomanes, incite à tirer certains enseignements. Rappelons que cette manifestation, qui s'est articulée autour de trois moments, un concert de piano, des airs d'opéra et enfin des ballets, a été marquée par la diversité, la légèreté et la vivacité. Le programme concocté par le Théâtre de l'Opéra de Rome proposait un concert de piano interprété par Sergio La Stella, chef d'orchestre, et cinq ballets formés de danseurs et de danseuses étoiles. Ces deux parties ont interpellé et convaincu les spectateurs, d'abord par l'interprétation aérienne du pianiste qui a joué plusieurs compositions signées Frédérique Chopin et Nino Rota, ensuite par les chorégraphies aussi bien classiques, mais revisitées, que contemporaines. Le tout truffé de trouvailles reflétant une créativité certaine. Ainsi, le premier enseignement à tirer de cet événement c'est la dimension d'ouverture sur des compétences et talents autres qu'italiens, soit tunisiens, afin d'interpréter des créations musicales aussi particulières que le genre opéra à travers la prestation de la soprano Henda Ben Chaâben et le ténor Hassan Doss ayant chanté des airs de Verdi et de Puccini, accompagnés au piano par le maestro Bassem Makni. Le deuxième enseignement, qui se décline clairement, est qu'il est possible de séduire le public, d'ici ou d'ailleurs, avec un programme léger et varié telles les compositions de Chopin exprimant l'âme humaine ou celle de Rota qui ont immortalisé à jamais tant de films des grands noms du cinéma italien et mondial, tels Fellini, Visconti, Coppola, Comencini et bien d'autres. Mieux, ce genre de spectacle nous apprend également qu'il est possible de faire apprécier au spectateur profane un art aussi difficile que l'opéra, en proposant des airs connus et plaisants, d'où les longueurs et les pesanteurs sont bannies, telle une sorte d'initiation et d'éducation à cette expression. C'est pourquoi le public présent ce soir-là, aussi bien les novices que les avertis, en a redemandé. Le troisième enseignement, enfin, c'est que l'esprit de coopération qui a sous-tendu cette manifestation, organisée par l'ambassade d'Italie à Tunis, l'Institut culturel italien et la municipalité de Tunis, est propice à l'échange culturel et artistique. La fraternité et l'amitié se sont également manifestées à travers l'hommage rendu au 150e anniversaire de l'unité de l'Italie et à la Tunisie nouvelle, post- révolutionnaire, à travers le ballet chorégraphié et interprété par la danseuse étoile Laura Comi. Morale : de telles manifestations prônant la découverte artistique et l'échange, on est preneur.