La fermeture du poste frontière de Ras Jedir, pendant vingt jours, a gelé l'activité entre les deux pays et elle était à l'origine de quelques altercations causées, de temps à autre, par des énergumènes et des contrebandiers, à proximité de la frontière. Seuls des cas humanitaires urgents et des missions diplomatiques étaient autorisés à franchir la frontière. Aujourd'hui que la circulation est rétablie, dans les deux sens, le poste frontière de Ras Jedir est pris d'assaut, depuis jeudi, par un nombre impressionnant de passagers libyens et tunisiens. L'activité est à son comble, jour et nuit, ce qui a créé une dynamique jamais connue auparavant, plus intense même que celle vécue durant les premières semaines du soulèvement du peuple libyen contre Kadhafi. A Zarzis, c'est le marché de voitures d'occasion immatriculées à l'étranger qui se trouve le plus prisé par ces revenants. Leur afflux est à son paroxysme, probablement parce que l'autorisation d'entrée de ces véhicules en Libye prendrait fin le 31 décembre 2011. Ainsi, les grandes places, les terrains vagues, la plage, les trottoirs et même les terrasses des cafés sont encombrés par ces voitures exposées à la vente. La municipalité a essayé de mettre de l'ordre dans l'opération pour décongestionner la circulation en ville et éviter les embouteillages, mais elle s'est trouvée débordée, tellement l'offre est impressionnante. A l'heure actuelle , les véhicules vendus regagnent la Libye par le poste frontière Wazen-Dhéhiba parce que celui de Ras Jedir ne laisse pas passer ce genre de voitures. Par ailleurs, les médecins privés, à Zarzis, n'ont pas chômé. Leurs cabinets ainsi que l'hôpital marocain de campagne, installé dans la région, sont envahis quotidiennement par des patients libyens. Sit-in des marins- pêcheurs D'un autre côté, les marins pêcheurs observent un sit-in ouvert, à Zarzis, depuis jeudi. Ils ont cessé toute activité maritime dans les différents ports de la délégation. L'accès au grand port de pêche de la ville ainsi qu'au port commercial de la zone franche est bloqué. Ces marins protestent contre les balanciers qui s'adonnent à la pêche anarchique, s'approchent des côtes et raflent tout sur leur passage, alors qu'ils devraient pêcher en haute mer, dans des profondeurs supérieures à 35 mètres. Deux de ces balanciers ont été stoppés et identifiés, mais ils ont pris la fuite, sous les yeux des autorités, selon les manifestants. «La campagne de la pêche aux poulpes qui bat son plein, à l'heure actuelle, est ainsi gâchée. Les dégâts causés par ces chalutiers aux filets de pêche, sont énormes. Nous revendiquons la visite d'un responsable national, sur les lieux pour constater de visu ce qui se passe et trouver une solution à ces braves ouvriers», soutient le syndicaliste Kamel Ben Romdhan. «Les promesses avancées par les responsables locaux et régionaux n'ont rien changé à la situation et notre sit-in va se poursuivre pour une date indéterminée», ajoute un collègue à lui. Il faut dire que le secteur de la pêche dans la presqu'île de Zarzis a connu beaucoup de difficultés depuis le 14 janvier, à cause de l'exode massif des «Harragas» vers la rive nord de la Méditerranée. En effet, plusieurs marins pêcheurs qualifiés ont quitté les lieux et 400 embarcations dont la majorité provient de la ville de Zarzis, gisent actuellement sur les côtes italiennes de Lampedusa.