D'un autre côté et concernant un domaine différent, située à deux kilomètres du Centre-Ville de Kairouan, Sabra Al Mansourya, la prestigieuse ville édifiée par l'Emir fatimide, Al Mansour, n'est plus qu'une vaste étendue de terre où quelques vestiges sont encore visibles et quelques rares fragments de carafes en verre et plats en argile sont dispersés ça et là. Le reste de «la ville» est encore enseveli et s'étend sur 50 hectares. Mais il est regrettable de constater que beaucoup de citoyens indélicats, profitant du chaos ambiant après la révolution du 14 janvier, n'ont pas hésité à envahir Sabra Al Mansourya pour y construire des baraques et des logements. Ils ont même bouché les sondages des fouilles pour former de nouveaux quartiers anarchiques jouxtant ceux qui ont été créés, il y a plusieurs années, par d'autres citoyens, encouragés par l'impuissance des responsables à tous les niveaux de prendre les mesures qui s'imposent pour stopper cette hémorragie. Notre espoir est de voir le ministère de la Culture et les institutions du patrimoine clôturer ces 50 hectares dans l'attente de l'exploration de leur sous-sol.