• L'offre disponible sur le marché libyen devrait être saisie par les jeunes diplômés aussi bien ceux formés pour les métiers du génie civil que dans la gestion, la mécanique, l'électricité ou l'hydraulique. Le secteur «Bâtiment et travaux publics» (BTP) participe à hauteur de 7% au PIB national, son chiffre d'affaire annuel est de l'ordre de 6.104 millions de dinars, soit 10% de la masse monétaire globale. C'est aussi un secteur qui génère quelque 400.000 emplois (13,5% de la totalité de la population active). Le secteur BTP se positionne, ainsi, comme un secteur qui participe de façon notable à la dynamique économique du pays. Toutefois, il continue à traîner nombre de problèmes liés, notamment, à une image peu attractive en termes d'emploi et d'une faiblesse au niveau de la formation des ressources humaines. Aujourd'hui, plusieurs défis se posent au secteur BTP aussi bien à l'échelle nationale que régionale et internationale. Pour les relever, nos entreprises sont appelées à faire preuve d'efficacité, à gagner en compétitivité et à être plus présente à l'international, notamment dans des marchés voisins, tel celui libyen, où on recense une grande demande en la matière. A cet effet, le secteur doit se mettre à niveau et repenser la formation de sa main-d'œuvre, relève M.Chokri Driss, président de la Fédération nationale des entreprises BTP. Par ailleurs, l'employabilité du secteur dépasse amplement les 400.000 emplois qu'il génère actuellement, ajoute-t-il encore, précisant qu'il suffit pour ce faire de le mettre à niveau et de renforcer le taux d'encadrement au sein de ses entreprises. Aujourd'hui, le secteur BTP tunisien compte environ 2.800 entreprises employant 5 personnes et plus, et quelque 17.000 entreprises employant moins de cinq personnes. Plusieurs entreprises tunisiennes se sont déjà exportées et conduit des projets à l'étranger notamment dans les pays du Maghreb et en Afrique francophone, nombreuses sont celles qui ont parié sur le marché libyen et s'y sont investies depuis la levée de l'embargo en 2005. Le volume total d'affaires sur ce marché a atteint les deux milliards de dinars. Toutefois, la présence des entreprises BTP tunisienne en Libye demeure, de l'avis de M.Driss, plutôt modeste compte tenu du volume des projets programmés et de la superficie du pays ( onze fois plus grand que la Tunisie), et pour cause les entraves juridiques et financières de rigueur avant la révolution dont les autorisations obligatoires pour les contrats de travail et les procédures douanières qu'il juge inadaptées à la nature de l'activité BTP. Aujourd'hui, alors que les révolutions des deux pays ont ouvert la porte à la liberté et à la transparence, la coopération tuniso-libyenne ne sera que plus renforcée et plus constructive, note M.Driss. Il souligne à ce propos que nos entreprises, autre atout non négligeable pour les entreprises, devraient penser à renforcer leurs partenariats avec des homologues de la rive nord de la Méditerranée afin de mieux se positionner sur le marché libyen et mieux répondre à ses besoins. «L'offre disponible sur le marché libyen devrait, également, être saisie par les jeunes diplômés aussi bien ceux formés pour les métiers du génie civil que dans la gestion, la mécanique, l'électricité ou l'hydraulique» précise-t-il ajoutant qu'il était urgent de renforcer et de revoir la formation professionnelle des jeunes qui doivent être qualifiés ou réorientés vers les métiers de ce secteur, notant que la force des grandes entreprises de construction réside, d'abord dans la qualité de leurs ressources humaines qui doivent être aussi à forte productivité. Il rappelle, enfin, que le secteur BTP, tout autant, que les autres secteurs économiques n'a pas échappé aux effets post 14 janvier et a dû faire face aux revendications sociales et à l'augmentation des prix de certains matériaux de construction, tels l'acier, le ciment et les briques qui ont fait l'objet de spéculations. Des retards au niveau du traitement administratif des dossiers a généré un ralentissement de l'activité et un retard pour le démarrage de certains projets de travaux publics. Les petites entreprises, privées du soutien bancaire, ont dû renoncer à nombre d'appels d'offres. Les grandes entreprises, soit une trentaine, ont, quant à elles, reçu de plein fouet les effets de la révolution libyenne avec un montant total de pertes de 400 millions de dinars.