• Après moult discussions, les membres de la commission des examens et des contrôles continus ont abouti dernièrement à une nouvelle proposition qui sera soumise à la nouvelle équipe du ministère : dans le cas où elle est supérieure à la moyenne obtenue à l'examen du baccalauréat, la moyenne annuelle continuera à être prise en compte dans le calcul de la moyenne générale, mais uniquement pour les candidats qui ont obtenu une moyenne égale ou supérieure à neuf à l'examen du baccalauréat. La comptabilisation de la moyenne annuelle dans le calcul de la moyenne du baccalauréat sera-t-elle maintenue par la nouvelle équipe du ministère de l'éducation nationale ? Il faut reconnaître que jusqu'ici l'intégration de la moyenne annuelle a permis à beaucoup de candidats d'être rachetés de justesse. Pour les plus brillants, ils ont obtenu une bonne moyenne leur permettant de lorgner et de s'orienter vers les filières dites «prestigieuses». Il faut rappeler que la décision d'intégrer la moyenne annuelle dans le calcul de la moyenne générale avait été prise en 2001 par le gouvernement du président déchu afin d'obtenir des taux de réussite comparables à ceux de l'étranger et de montrer que la politique éducative du pays est un succès. Le principe est le suivant : si la moyenne obtenue par le candidat au cours des trois trimestres est supérieure à celle obtenue à l'examen national, elle est systématiquement prise en compte dans la moyenne générale qui est, désormais, calculée sur la base suivante : 3 x la moyenne du baccalauréat +la moyenne annuelle/4. Cette nouvelle formule a permis, au cours des années passées, de booster le taux de réussite au baccalauréat qui est passé de 52% et 48% en 2000 et 2001 à 64% en 2002 et 66% en 2003 pour les deux sessions confondues. Afin de pouvoir profiter de cette mesure, plusieurs élèves moyens, passant en terminale, se sont inscrits dans un établissement privé afin d'obtenir une très bonne moyenne annuelle qui leur permettrait d'obtenir le précieux sésame. Ce qui constitue une aberration selon M. Abdelhafidh Abidi, directeur général des examens qui remet en question la validité des moyennes gonflées obtenues dans les classes terminales des établissements privés. «Ce n'est pas normal qu'au moins un cinquième des candidats réussissent le baccalauréat grâce au système de 25%. Ce n'est pas normal qu'un élève qui a une moyenne de seize ou de 17 au baccalauréat obtienne une moyenne de quatre ou de cinq à l'examen du baccalauréat. Grâce à la comptabilisation de la moyenne annuelle, la moyenne générale qu'il va obtenir va lui permettre d'être racheté. Cette formule a permis à plusieurs candidats d'obtenir le baccalauréat, alors qu'ils ne disposent pas des compétences nécessaires pour pouvoir poursuivre leurs études au supérieur». Après le 14 janvier, une commission composée d'inspecteurs, d'un directeur régional de l'enseignement, d'un directeur de lycée, d'un censeur, d'un professeur, d'un représentant du syndicat des inspecteurs des collèges et des lycées, de deux directeurs généraux de l'enseignement primaire et secondaire s'est constituée au niveau du ministère de l'Education afin de réfléchir à une nouvelle formule qui refléterait le niveau réel des élèves au baccalauréat sans toutefois supprimer la comptabilisation de la moyenne annuelle. Après moult discussions, les membres ont abouti à une nouvelle proposition : dans le cas où elle est supérieure à la moyenne obtenue à l'examen du baccalauréat, la moyenne annuelle continuera à être prise en compte dans le calcul de la moyenne générale, mais uniquement pour les candidats qui ont obtenu une moyenne égale ou supérieure à neuf à l'examen du baccalauréat. Cette proposition sera-t-elle approuvée par le nouveau ministre de l'Education nationale ? L'avenir nous le dira.