Que de symboles avant-hier après-midi au Zouiten. Le stade d'abord, fermé au public depuis des années pour — officiellement — des travaux. Alors qu'officieusement, on chuchotait avec insistance que la mafia que vous savez avait mis la main dessus. Sauvé par la révolution ! Tout un symbole, ce Zouiten qui a connu les plus grands : Farzit, Diwa, Tlemçani, les Henia, Néji, Mougou, Chetali, Lahmar, Kanoun, Ben Mrad, Attouga, Chaïbi, Mohieddine et des dizaines d'autres que nous n'oublierons jamais… Ce Zouiten que nous voulons au rendez-vous de la reprise. Autre symbole : Tarek Dhiab. Qui eut cru que l'enfant de l'Ariana, le magicien au pied gauche enchanteur, l'ex de l'Espérance et de l'équipe nationale se retrouverait un jour dans le costard d'un ministre à fêter et à se faire fêter par les siens, ceux-là mêmes qui ont fait la gloire du pays et le bonheur de tout un peuple. Last but not least, comme diraient les Anglais (dernier mais pas ultime), cette rencontre avec les voisins du Sud, ces frères libyens, si proches et si lointains. Géographie, histoire, culture, affinités, noms: tout nous lie à ce peuple. Pourtant, la politique et surtout les politiciens nous ont toujours séparés, mis les uns contre les autres et colporté tant d'histoires pour établir une méfiance malsaine entre deux frères de sang. La révolution est venue rétablir une vérité, le football (et dans la foulée plein d'autres secteurs), un lien plus fort que les aléas et les contingences. Le froid, la grisaille et la pluie n'ont rien pu contre les souvenirs de vieux exploits, de stars qui peupleront à jamais nos mémoires.