Melbourne, espérons-le, sera le point de départ d'une saison qui le portera au Top 100, voire mieux. Cette année va-t-elle être la bonne pour notre Malek Jaziri qui aborde les «qualifications» de l'Open d'Australie? D'après ce que nous avons vu à Doha, notre joueur semble bien se porter. Sans entraîneur pourtant, sans gros moyens (son sponsor va apprend-on, mettre le paquet sur lui en 2012), le Tunisien résiste bien dans ce milieu impitoyable du Tennis de haut niveau. Nous qui le connaissons parfaitement depuis son ascension en 1998 (véritable découverte aux côtés de Haythem Abid, Tarek Ben Soltane...), nous pouvons vous dire qu'on a découvert un autre Malek de celui des dernières années. Frappé par la malchance, par les blessures (il a fait une éclipse d'une année entre 2007 et 2008 à cause d'une douloureuse et compliquée blessure à la jambe gauche), notre Jaziri a ressurgi contre toute attente en 2011. Libéré probablement par la révolution, à l'image d'autres champions, il a fusé au classement ATP. De la 305e place à la 121e place, ce n'est pas un bond facile. Fini les Futures, il joue les challengers et côtoie même les Top 80. Non seulement cela, Jaziri a pu disputer l'US Open et réussi un tour avant de tomber sur l'intenable Mardy Fish. Nous étions contents pour tout ce qu'il a fait en 2011, alors qu'on le pensait astreint à rester dans un palier inférieur. D'ailleurs, c'est le seul de sa génération (et même des autres générations) qui a pu arriver à ce niveau. Melbourne, s'il réussit à percer au tableau des qualifications, va être un point de départ significatif pour lui, ça va lui donner le coup de pouce qu'il faut pour rester sur cette courbe ascendante de forme. Atouts, défauts… Jaziri a bien progressé à tous les niveaux. Pour un tennisman qui aborde les grands, il a presque les atouts nécessaires pour défendre ses chances. Nous nous basons essentiellement sur son match héroïque face à Tsonga, vainqueur de l'Open de Doha. Il nous a fait certainement plaisir malgré quelques petits reproches. D'après ce qu'on a vu à Doha, Jaziri aura des atouts, mais aussi quelques défauts à soigner: • Service de qualité: s'il sert la première balle avec la même puissance et avec la même précision que contre Tsonga, il va devoir rentrer dans le tableau final. C'est son progrès le plus impressionnant. • Volée et attaque: connu pour être un joueur de fond de court, Jaziri a montré dernièrement qu'il était décisif chaque fois qu'il monte au filet. Il a intérêt à user de sa volée. • Mental, mental: face à Tsonga, Jaziri a su trancher au second set, mais a raté quelques points très faciles offerts au Français. Il a des progrès techniques et même au niveau gestion mentale, mais notre joueur a toujours quelques mauvais réflexes. Il peut craquer contre toute attente, comme il peut jouer à des niveaux supérieurs. Bonne chance à lui.