La maison de la culture Ibn-Rachiq abrite, aujourd'hui à partir de 18 heures, la commémoration du 40e jour du décès du premier saxophoniste, compositeur et chef d'orchestre tunisien Fayçal Karoui qui vient de tirer sa révérence à l'âge de 50 ans. Notamment une occasion pour revenir sur un parcours initiatique hors pair et un riche itinéraire. Cela dit, l'artiste a depuis son jeune âge transi d'amour pour la musique comme véritable nourricière de l'âme. Au gré d'un premier apprentissage au sein de la fanfare de son père qui animait, alors, les fêtes de circoncision, l'enfant, âgé d'à peine neuf ans, a ébloui par sa trompette. Ce qui lui a valu l'intérêt de plusieurs artistes chevronnés de l'époque ayant pris en charge son encadrement aux fins d'affiner davantage sa sensibilité artistique. Grâce à une passion qui ne bat jamais de l'aile, l'enfant est parvenu à maîtriser son instrument pour remporter d'importants prix lors de divers concours nationaux. L'artiste à la muse prometteuse a été, par la suite, membre de l'Orchestre de la Ville de Tunis en tant que saxophoniste soliste suite à l'appel du maestro Mohamed Garfi. Les horizons s'élargissent et l'artiste s'anime de mille flammes, pour composer pour une pléiade de metteurs en scène tunisiens. Il s'agit de Mohsen Lahouar pour Clara (1984), Moncef Souissi pour Ya tharouaten fi khayali (1985), Ibrahim Sassi pour L'Opéra de quat'sous (1986), Lassaâd Ben Abdallah pour Nwakez (1990), Abdelmajid Lakhal pour Le quatrième monde (1991), Béchir Drissi pour l'opérette Taht Essour (Festival international de Carthage 1992) ou encore Abdelaziz Meherzi pour Ferid zemanou (2004).En 2004, il signe la musique de Pépin, un court métrage de Slah Essghiri. Le grand mérite de Fayçal Karoui ne se réduit guère à la qualité de sa musique. L'homme a, également, à son compte des initiatives salutaires. En effet, il a créé l'Orchestre Ibn-Rachiq de la musique descriptive en 1979. La réputation de Fayçal Karoui le musicien avait, à un moment donné, franchi les frontières. Lors du passage au III ème millénaire, il a accompagné un grand défilé de Fatma Ben Saïdane en France. Décidément, le parcours de Fayçal Karoui ne peut être énuméré en détails (faute d'espace), pour dire, au demeurant, que l'une de ses importantes réalisations n'est autre que sa composition de Zorkand, troisième album de l'orchestre «El Azifet), placé sous la direction de sa femme Amina Srarfi. C'est ce même orchestre qui animera ce soir la commémoration de l'artiste.