• Un besoin d'interventions rapides et efficaces L'un des problèmes qui préoccupent actuellement un grand nombre de Tunisiens est celui de la propreté. Après la révolution, la pollution a envahi plusieurs villes où l'on constate des déchets de toutes sortes jetés à même le trottoir et dans des espaces inexploités. Les décharges anarchiques se sont multipliées dans toutes les régions. Aucun code de conduite ne semble guider les particuliers et les chefs d'entreprises dont le souci premier est de se débarrasser des déchets encombrants. Les constats faits sur le terrain montrent qu'un long chemin reste à parcourir pour réduire au moins le volume des déchets à la source. Les quantités totales de déchets triés annuellement au niveau national s'élèvent à environ 8 millions de tonnes. Le système de gestion des déchets a connu au cours des dernières années des perturbations qui ont touché certaines structures. Les responsabilités en matière de collecte des déchets relèvent de plusieurs intervenants spécialisés dans la collecte des déchets en plastique, des lubrifiants, des batteries et piles usées et des huiles alimentaires utilisées. La collecte concerne aussi des déchets non traités comme ceux qui proviennent des jardins, en plus des restes des matériaux de construction. Au niveau de la prise de décision, on a constaté un éparpillement des décisions au niveau des autorités locales et régionales et de l'Agence nationale de gestion des déchets (Anged). Ces décisions ont trait, entre autres, à l'identification des sites à exploiter en tant que décharges, aux opérations de collecte des déchets, ainsi qu'au recouvrement des redevances. A noter que cette agence est chargée de financer et de réaliser les décharges contrôlées et les centres de transfert y afférents. Des risques confirmés par les études Un nombre important desdites décharges réalisées pour le traitement des déchets domestiques et similaires, en plus du Centre de traitement des déchets industriels à Jradou relevant du gouvernorat de Zaghouan n'ont pas été appréciés par les habitants qui ont jugé utile de faire des sit-in depuis le 14 janvier 2011 pour exercer des pressions sur les autorités publiques et les obliger à transférer ces structures vers d'autres lieux car, selon eux, ils portent atteinte au milieu naturel et à la santé des habitants. D'où l'arrêt du travail dans le centre de Jradou qui n'était plus en mesure de recevoir et de traiter les quantités de déchets provenant des entreprises. En fait, la pollution industrielle constitue, elle aussi, une source de préoccupation des citoyens soucieux de profiter d'un milieu naturel sain. D'ailleurs, les études et les constats sur le terrain ont confirmé que l'état de l'environnement n'est pas sain dans plusieurs zones industrielles comme, à titre d'exemple, à Gabès, Sfax, le bassin minier de Gafsa, Kasserine et Bizerte qui connaissent une accumulation des problèmes environnementaux. Pour cela, des interventions efficaces sont nécessaires en vue d'atténuer les lacunes constatées et d'éviter, par conséquent, la dégradation des ressources naturelles et certaines maladies. Une étude relative au plan national de l'environnement et la santé, élaborée récemment, a confirmé ces risques. Il s'est avéré aussi que plusieurs zones industrielles manquent de groupement de maintenance professionnelle. Certains résidus solides, liquides et gazeux provenant de nombre d'entreprises – qui ont pourtant obtenu des aides du Fonds de dépollution – ne sont pas conformes aux normes nationales en vigueur. Et pour cause : les stations de prétraitement réalisées ne sont pas souvent mises en exploitation. Même les ressources hydriques sont polluées. D'après les chiffres disponibles, près de 20 millions de m3 d'eaux industrielles polluées sont évacuées annuellement par les entreprises industrielles, dont 15 millions de m3 ne répondant pas aux normes tunisiennes. Ces eaux sont déversées dans le milieu réceptif qui est, en l'occurrence, un espace naturel ou des stations d'épuration sans prétraitement. Une prise de conscience générale est nécessaire, aujourd'hui, pour améliorer le cadre de vie dans nos régions. En plus des interventions massives pour l'enlèvement des déchets et le nettoyage, une part importante devrait être donnée à l'éducation et à la sensibilisation en utilisant tous les moyens d'information disponibles. Même les établissements scolaires et les centres de formation pourraient être intégrés dans cette campagne de sensibilisation pour changer le comportement des jeunes envers l'environnement.