Ceux qui attendaient sur la banc ne peuvent pas dire qu'ils n'auront pas eu leur chance. A eux de la saisir En football, il y a les romantiques et les réalistes. Nous faisons sans doute (et définitivement) partie du premier camp et c'est tant mieux que les réalistes soient aux affaires. Mais parfois, un brin de romantisme, de folie ne gâtent rien et ça permet de débloquer une situation, de faire le saut de qualité. Alors, pour la énième fois et au risque d'être ennuyeux à force d'être répétitifs, nous avons très envie que cette équipe sorte un peu de son conformisme. Tactique et autre car nous n'allons tout de même pas mettre tout sur le dos de Sami Trabelsi : le schéma tactique, les quatre stoppers en défense, les deux rideaux défensifs et ces deux pivots qui ne décollent pas de la ligne médiane. A notre connaissance, Sami Trabelsi n'a pas lié les pieds de ses joueurs et ne leur a pas interdit de pousser un peu plus devant. Certains le font plutôt bien, tel Dhaouadi, et même brillamment, comme c'est le cas de Msakni. L'essentiel, c'est trouver le juste équilibre que nous avons trouvé au niveau du résultat. Pas encore au niveau du jeu pour, enfin, nous mettre dans la peau de favoris de cette CAN au même titre que deux ou trois nations. Des places à prendre Remarquez que ceux qui savent n'hésitent pas à nous placer parmi les plus sérieux prétendants: Courbis, Gerets, Rohr et d'autres encore. Nous, nous voulons des assurances en plus des deux matchs gagnés. En tout cas, les romantiques, que nous sommes, recevons un beau cadeau de Sami Trabelsi, ce soir, face au Gabon, si le onze rentrant annoncé est confirmé: peut-être Jeridi dans les bois, Boussaïdi et Chemmam sur les flancs, Saïhi en tant que second pivot et Wissem Ben Yahia en troisième, Msakni à la manœuvre et Jemaâ et Khlifa devant où ils auront toute la liberté de permuter et de croiser sur tout le front de l'attaque. Des changements rien que pour relever les titulaires, pour leur éviter la fatigue ou encore pour ne pas prendre le risque de les voir prendre un carton? Il y a un peu de ça, bien sûr, mais nous pensons également que Sami Trabelsi a envie de creuser quelques nouvelles idées, de rétablir un peu le bon vieux principe de la saine concurrence et de donner à cette équipe le maximum de chances de réussite. Cela nous décevrait, en tout cas, si le sélectionneur national opérait autant de changements pour la galerie, pour les journalistes ou alors pour faire taire les détracteurs. Quand on dispose d'un groupe, il faut en tirer le maximum, d'autant que cette équipe ne dispose pas de monstres sacrés ou d'incontournables. Le seul qui mérite d'ailleurs ce statut, c'est Youssef Msakni et Youssef, il a gagné sa place en commençant cette CAN par le banc. Alors, tout à l'heure, quand tout ce beau monde foulera la pelouse du stade de Franceville, il nous faudra bien regarder le jeu et les joueurs, bien analyser et en tirer les enseignements qui s'imposent pour la suite de la compétition. N'en déplaise à quelques-uns et, en dépit de ses deux victoires qui nous submergent de joie, cette équipe de Tunisie est en pleine reconstruction, pour ne pas dire construction. Et il n'est pas plus mal de le faire chemin faisant. Par petites touches tout de même. Nous avons réservé notre place face à la télé. Et vous, qu'est-ce que vous attendez pour le faire?!