Nous n'avons pas fini de découvrir cette nouvelle équipe de Tunisie Ce n'est pas une impression, mais bel et bien une réalité : les choses changent et s'accélèrent même au niveau de l'équipe nationale tunisienne. Par cette période de flou, Sami Trabelsi aurait bien pu faire comme tous ceux qui l'ont précédé : faire plaisir à ses employeurs et aux grands clubs. Et le tour est joué. Son refus de le faire lui a — nous a—valu une première satisfaction avec la victoire au Chan (que ses collègues font tout pour minimiser). La seconde, c'est que ce même Sami Trabelsi fait peu de cas de ce qui l'entoure (polémiques du championnat, absence du président de la fédération, démission du directeur technique, divisions au sein des membres du bureau fédéral, huis clos, etc.) et poursuit son bonhomme de chemin avec un calme olympien. La troisième touche, c'est la totale ouverture du club Tunisie à tous les talents locaux, sans exclusion aucune. En même temps que la fermeture de ce même club à ceux qui y accédaient pour la simple raison qu'ils sont de l'autre côté de la Méditerranée. La quatrième touche, c'est que le sélectionneur national ne fait pas appel à une liste de 24 joueurs pour le seul plaisir de le faire, pour en utiliser 16 ou 17 et laisser les autres regarder. Le Chan l'a prouvé, tout comme cette dernière liste, même si nous tenons à le rappeler, nous ne sommes pas d'accord avec tous les noms. Mais ce qui nous rassure tout de même, c'est que nous savons que le sélectionneur ne fera pas de sentiments, qu'il n'y aura plus d'intouchables et que la «sélection naturelle» se fera sans heurts et dans le cadre strict de l'émulation sportive. Le dernier point qui nous plaît dans cette démarche, c'est l'honnêteté intellectuelle (et sportive) de Sami Trabelsi. Nommé par un bureau illégitime (mais lui l'est, et comment !) avec à la clé un contrat à terme, il pouvait très bien travailler au jour le jour. Or, il le fait comme s'il allait rester dix ans à la tête de cette équipe nationale. Plus encore, s'il devait par malheur partir aujourd'hui, il léguera sûrement quelque chose à son successeur, alors qu'on ne pourra pas dire autant de ses prédécesseurs. Nous n'en sommes heureusement pas là, car le sélectionneur ne perd pas non plus de vue cette qualification tant espérée pour la prochaine CAN même si l'héritage est bien lourd. D'où la raison pour laquelle on retrouve encore Chedly (blessé, il ne jouera pas aujourd'hui), Fateh Gharbi et même Traoui. Allagui aussi car nous avons toujours pensé qu'il devait pleinement avoir ses chances même si le joueur est à intégrer dans une configuration tactique particulière. Mais franchement, nous mourons d'envie de voir les petits jeunes à l'œuvre. Avec leur talent, leur culot (du moins on l'espère) et leur envie de s'affirmer, cette rencontre amicale promet de ne pas être triste. Ceci d'autant que la République Centrafricaine n'est pas le premier venu. Cette même formation s'est imposée le 10 octobre dernier à l'Algérie en éliminatoires de la CAN 2012 à Bangui (2-0) et compte dans ses rangs des professionnels à l'étranger, tels Lembat (Sedan), Anzite (Martiguez), Younga (Charlton), Kassai (Le Mans), Manga (Munich 1860), Gbate (Gueugnon), Dopé Koulayen (Raja) et Tamboulas (TPMazembé). Puis enfin, cette première place actuellement à la tête de son groupe (D) pour les éliminatoires de la CAN 2012 (Algérie, Maroc, Tanzanie et RCA ex-æquo) qui devrait en faire un adversaire intéressant au cas où les mêmes âmes chagrines se mettaient comme à leur habitude de critiquer le choix de l'adversaire. Un regret tout de même : le huis clos. Nous aurions aimé que les petits jeunes soient fêtés comme il se doit. Ils en auront en tout cas l'occasion s'ils devaient nous faire et se faire plaisir. Formation — Jéridi — Derbali — Chammam — Hichri — Abdennour — Korbi — Traoui — I. Msakni — Darragi — Chehoudi — Kasdaoui