Lecture approfondie dans le comportement de l'arrière-garde tunisienne. Si elle tient, le Ghana ne devrait pas passer. Le langage des chiffres n'est pas très élogieux quant à l'attitude de notre défense et de nos défenseurs. Trois matches disputés pour trois buts encaissés, soit un but par match. Ce n'est pas catastrophique, mais il y a un fait : nous n'avons pas réussi à protéger nos bois tout au long des trois matches. Mais tout est relatif et l'essentiel est d'avoir réussi à passer en quarts de finale. D'ailleurs, le débat bat son plein à propos de notre défense. Sami Trabelsi avait-il appelé les meilleurs sur la place? A-t-il opté pour la meilleure «organisation défensive»? Voici notre analyse du secteur défense avant d'affronter le redoutable Ghana. Attention aux espaces! Quand vous faites jouer quatre défenseurs costauds comme Ifa, Jemal, Abdennour et Haggui, vous êtes sûr que les duels aériens et musclés vont être en votre faveur. Vous êtes sûr aussi que les attaquants adverses ne seront pas à la fête. Sauf que sur les deux premiers matches (là où a joué ce quatuor), l'équipe de Tunisie a été prenable chaque fois où il y a eu accélération ou passe dans le dos des défenseurs et dans les espaces. Tous nos défenseurs n'avaient pas les jambes pour suivre les percées de Chammakh, Ben Henda ou de Maazou. Le jour où le bloc s'est resserré et où on a évolué avec trois milieux récupérateurs (face au Gabon), notre défense s'est mieux comportée. La seule hésitation qu'on a eue a été payée cash. Globalement, la défense de Sami Trabelsi s'est mieux comportée lors de la 3e partie. Paradoxalement, on n'a pas pu éviter la défaite. Ce jour-là, bons placements, espaces réduits au maximum et un Abdennour chargé marquer de près l'attaquant adverse le plus dangereux, c'est ainsi que l'arrière-garde tunisienne s'en est sortie. Et on ne pense pas que ça va changer du jour au lendemain. Mathlouthi, l'homme-confiance Quand on passe en revue la prestation de chaque joueur de la défense, on conclut vite que Aymen Mathlouthi s'est montré le meilleur. Sûr, confiant et décisif contre le Maroc, il nous a rassurés sur l'état de forme de la défense avant le Ghana. Le gardien qu'on a souvent critiqué pour sa taille fait taire aujourd'hui tous ses détracteurs. C'est clair. Si Mathlouthi joue sur sa vraie valeur, le Ghana aura du mal à nous inquiéter. Et pour les autres ? Ifa : brillant à l'axe, prenable sur le couloir droit, Bilel Ifa a vu Hagui préféré à lui à ce poste. Pourtant, son abattage sur les duels un contre un est beaucoup plus efficace quand il évolue à l'axe de la défense. Abdennour : un peu moins brillant que lors des matches amicaux, il tient bien quand même le rôle de stopper. Il réussit surtout à couvrir les erreurs de Haggui et à marquer les attaquants de pointe adverses. Un atout de taille. Karim Haggui : on n'a rien contre lui mais franchement nous doutons de son apport «technique» en défense. Ce joueur qui brille en Allemagne n'arrive pas à être aussi déterminant en sélection. Ses coups de gueule envers ses équipiers font plus parler de lui qu'autre chose. Ammar Jemal : un joueur de cran qui se donne à fond sur le plan offensif, il n'a pas les moyens d'aider l'attaque, mais il est le plus dangereux sur les balles arrêtées. Khalil Chemmam : plus utile dans le rôle offensif avec ses percées. Mental fort et un cœur gros comme ça. Contre le Ghana, la défense tunisienne devra rassurer si elle est bien épaulée par le milieu du terrain. L'histoire montre que l'équipe de Tunisie a toujours gagné quand sa défense fonctionne bien.