• La Tunisie n'a cessé d'appeler à l'instauration d'un dialogue entre l'Afrique et la communauté internationale • Des perspectives prometteuses pour le partenariat euro-africain Les travaux du 13e forum international du magazine Réalités qui se tiennent les 28 et 29 avril ont démarré, mercredi, à Yasmine Hammamet, sur le thème "l'Europe, le Maghreb et l'Afrique‑: pour un nouveau partenariat global". M. Mohamed Nouri Jouini, ministre du Développement et de la Coopération internationale, a souligné, à l'ouverture de cette manifestation, la nécessité pour la communauté internationale de relever les défis de la paix et du développement humain, en appuyant notamment les efforts du continent africain pour le renouveau. Il a fait remarquer que la Tunisie n'a cessé d'appeler à l'instauration d'un nouveau dialogue entre l'Afrique et la communauté internationale en particulier. Ce dialogue, a-t-il dit, serait ouvert et responsable reposant sur le respect mutuel et au service des intérêts communs. Ce forum, a indiqué le ministre, intervient à un moment ou apparaît une vision nouvelle du partenariat euro-africain née de la dynamique de développement que l'Afrique connaît, outre les compétences dont le continent regorge. Il a précisé que l'appui au développement prépare à l'établissement d'un partenariat fructueux pour toutes les parties et confirme le besoin de tenir compte des engagements de la communauté internationale en vue de la réalisation des objectifs de développement du millénaire (ODM) et à prendre les mesures nécessaires de solidarité et celles relatives à la coopération pour lutter contre la pauvreté en Afrique et dans le monde. Un partenariat gagnant-gagnant Concernant le partenariat, il a avancé que le sommet UE-Afrique qui s'est tenu à Lisbonne en décembre 2007 a constitué un tournant dans les relations afro-européennes avec le lancement d'un nouveau partenariat plus solidaire et mieux équilibré. Il a mis l'accent sur la responsabilité des Africains et des Européens de donner un sens véritable au partenariat en activant la mise en œuvre d'initiatives concrètes et novatrices en matière d'éducation, de recherche scientifique et d'intégration, mettant en exergue le lien étroit existant entre l'aide au développement et le partenariat. Il est donc question, a ajouté le ministre, de faire du développement de l'Afrique l'atout qui favoriserait et renforcerait la coopération entre l'Afrique et l'Europe dans le cadre d'un partenariat emprunt de solidarité, de responsabilité partagée et de complémentarité. Le développement du commerce, le renforcement des échanges commerciaux et l'approfondissement de l'intégration régionale sont essentiels au développement, à la croissance économique et à l'emploi. Il s'agit également de renforcer la capacité de l'Afrique à satisfaire aux règles, normes et exigences en matière de qualité, devenues cruciales pour permettre un accès effectif aux marchés régionaux et internationaux. L'intégration, a expliqué le ministre, repose sur l'impératif d'assurer une plus grande complémentarité entre les économies, de développer l'infrastructure interrégionale de manière à augmenter l'attractivité de la région pour l'investissement privé et favoriser les projets fédérateurs au niveau régional et sous-régional. M. Jouini a souligné le besoin d'accorder la priorité au capital humain dans le cadre d'une politique qui favorise le savoir et le rapprochement culturel entre nos citoyens et dans laquelle les jeunes seraient le catalyseur du développement, rappelant l'ambition des pays africains d'édifier des économies basées sur la connaissance et le renforcement des échanges humains entre les deux continents dans le cadre d'une vision qui favorise la coopération scientifique et technologique et la recherche dans des domaines d'intérêt mutuel. L'intégration globale, a-t-il dit, est liée à celle régionale, ajoutant que le partenariat UE-Afrique devrait favoriser un partenariat gagnant-gagnant et donner lieu à la constitution d'espaces régionaux et sous-régionaux à même de renforcer l'intégration africaine. L'Union du Maghreb Arabe (UMA), a affirmé le ministre, peut contribuer à l'établissement d'un partenariat efficient et durable entre l'Afrique et l'Europe eu égard aux capacités humaines, scientifiques et technologiques dont ce groupement dispose. Au sujet des relations bilatérales, il a fait savoir que les relations de coopération technique, économique et scientifique entre les pays de l'UMA et le reste des pays du continent continuent à se développer devenant ainsi un facteur pouvant favoriser la mise en place des fondements de l'intégration régionale et contribuer à la consolidation des capacités qui lui permettent d'optimiser les résultats qu'il attend de ses relations stratégiques avec ses partenaires européens. M. Adrianus Koetsenruijter, chef de la délégation de l'Union européenne (UE) à Tunis, a fait part de son optimisme concernant le partenariat euro-africain, soulignant la disposition de poursuivre l'action de soutien à l'œuvre d'intégration maghrébine et de renforcer la coopération trilatérale. Il a souligné le souci de l'UE d'établir un partenariat avec les pays africains fondé sur le dialogue politique, la coopération économique et le respect mutuel qui constituent les principes de base dans le cadre desquels l'UE fonctionne. Dynamisation de la coopération M. Dominique De Villepin, ancien Premier ministre français, a précisé dans une déclaration donnée en marge de l'ouverture des travaux du 13e forum que des perspectives prometteuses existent pour le partenariat euro-africain, notamment à travers la mise en place d'une dynamique nouvelle reposant sur le resserrement des liens de coopération, moyennant l'amélioration des relations entre l'UE, l'UMA et l'Afrique, pôles capitaux pour le renforcement du partenariat. Il a mis l'accent sur l'impératif de porter l'intérêt requis à plusieurs questions primordiales, telles que l'accès à l'eau potable, le transport et la santé. Il a relevé qu'à la faveur de son expérience et de son capital confiance, la Tunisie peut impulser le partenariat euro-africain et jouer le rôle de pont à même de consolider la solidarité entre les trois groupements. Le représentant de la Banque africaine de développement (BAD) s'est félicité, de son côté, des taux de croissance très respectables réalisés par l'Afrique, mettant en relief le rôle de la BAD dans la dynamisation du partenariat et la consolidation des programmes d'intégration régionale et des efforts des pays africains en vue du développement. Le représentant du ministère espagnol des Affaires étrangères a rappelé, quant à lui, que les réalisations accomplies dans le cadre de la coopération euro-méditerranéenne, au cours des 15 dernières années, ne peuvent qu'inspirer confiance quant aux perspectives du partenariat euro-africain. M. Ismaïl Hamdani, ancien Premier ministre algérien, a fait remarquer, pour sa part, que l'intérêt accordé à l'Afrique n'est plus propre à l'Europe mais que la présence de la Chine en Afrique et l'intérêt grandissant que les USA accordent au continent doivent inciter les pays européens à être plus compétitifs dans la réponse aux attentes de l'Afrique et à ses aspirations au partenariat. Plusieurs personnalités politiques, des experts de l'Europe et de l'Afrique prennent part à cette 13e édition du forum international de "Réalités". Quatre panels sur les thèmes relatifs à "La coopération Europe-Afrique: comment restructurer la coopération entre l'Europe et l'Afrique", "La structuration de l'Afrique: contribution des ensembles régionaux à l'intégration globale africaine", "Le développement durable et les objectifs du millénaire: quel plan d'action pour l'Afrique" et "L'Afrique convoitée: les stratégies concurrentes des puissances extérieures" sont au programme du forum.