• Réduire les coûts et promouvoir l'industrie pharmaceutique locale La Pharmacie centrale, chargée de l'exclusivité d'importer les médicaments, les vaccins et substances alliées et de l'approvisionnement du marché en ces produits, change de tactique et opte pour des mesures lui permettant d'atténuer remarquablement ses dépenses, promouvoir le produit local et garantir la pérennité et la disponibilité des médicaments. De nos jours, on parle de plus en plus d'une pénurie palpable de médicaments. Les Tunisiens ont, en effet, pris l'habitude de repérer les médicaments efficaces, les soulageant des divers malaises inopportuns ou encore des maladies saisonnières. Cette année, le manque de certains produits a inquiété le consommateur qui craint de ne plus trouver un remède à ses maux. De son côté, la Pharmacie centrale a entamé de nouvelles approches, visant tant à garantir la sécurité et la santé du citoyen qu'à réduire ses dépenses tout en veillant sur le respect des normes qualitatives des médicaments. Il faut dire que le manque en médicaments s'explique par le retrait de certaines appellations commerciales réputées et leur substitution par des médicaments alternatifs ou encore équivalents. Ce retrait revient à plusieurs raisons : la détection prouvée, pour certains produits, de risques d'effets dangereux et d'éventuelles répercussions négatives sur la santé. Certains lots se sont, par ailleurs, avérés non conformes aux normes scientifiques ou encore à celles figurant dans le document autorisant l'approvisionnement. Par ailleurs, et selon les données fournies par M. Lamine Moulahi, P.-d.-g. de la Pharmacie centrale, cette institution a procédé au retrait de 91 médicaments subventionnés et leur remplacement par des médicaments équivalents locaux ou importés non subventionnés. Ce choix contribue à la promotion des produits locaux d'autant plus qu'il permet à la Pharmacie centrale d'économiser le montant jadis consacré aux subventions de ces 91 médicaments et dont la valeur s'élève à 10 MD. Egalement , un intérêt accru est accordé à l'examen de nouveaux appels d'offres internationaux dans l'optique de gagner plus d'opportunités permettant l'introduction des médicaments équivalents ayant la même qualité que ceux retirés tout en réduisant les coûts. L'appel d'offres décroché cette année et portant sur des médicaments vitaux et basiques préconisés pour le traitement des maladies cancéreuses a permis à la Pharmacie centrale de réduire ses dépenses en ce sens de -87%; soit 14,6MD d'économies. Toutefois, plus de 10 médicaments fort utilisés et recommandés ont été retirés du marché sans pour autant être remplacés par des équivalents, comme c'est le cas pour Akineton. Toujours pour ce qui est du volet des médicaments importés, la Pharmacie centrale se trouve face à un problème à résoudre au plus vite: il s'agit de l'option, pour certains laboratoires internationaux, fournisseurs de la Tunisie, pour de nouveaux protocoles thérapeutiques. Ces fournisseurs ont ainsi annulé la production des médicaments habituels pour mettre, désormais, en avant des produits qui ne figurent pas sur la liste des médicaments utilisés dans notre pays. Néanmoins, l'industrie pharmaceutique tunisienne s'active pour couvrir une bonne part des besoins du marché local, soit 48%. Elle alimente le stock de la Pharmacie centrale de produits d'une valeur de 181MD, dont 67% sont destinés aux établissements de santé publique. Quant à l'approvisionnement des pharmacies en produits locaux via la Pharmacie centrale, elle est d'une valeur de 60MD.