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Il fut un grand ami de la Tunisie
L'historien Jean Ganiage n'est plus
Publié dans La Presse de Tunisie le 29 - 02 - 2012

Pour réaliser une étude biographique sur les historiens-chercheurs ayant travaillé sur l'histoire de la Tunisie, j'ai adressé, à l'automne 2009, une petite lettre au professeur disparu sur son adresse à Paris , en quête d'informations précises sur sa vie, son parcours professionnel et sa production scientifique, etc.
Ma surprise était grande, lorsque j'ai reçu de mon correspondant, le 19 novembre 2009, un courrier contenant une biographie détaillée, accompagnée d'une lettre très émouvante, rédigées toutes les deux de sa propre main. Dans sa lettre, le professeur Jean Ganiage n'a pas caché son amour et sa parfaite reconnaissance à la Tunisie et aux Tunisiens, au début de sa carrière professionnelle, tout en évoquant les bons souvenirs avec plusieurs de ses étudiants, collègues et amis tunisiens, qui remontent à plus d'un demi-siècle, notamment son entrevue avec le leader Habib Bourguiba au Palais de Carthage, à l'occasion de sa participation au 1er colloque international sur «Les réactions à l'occupation française de la Tunisie en 1881», tenu à Sidi Dhrif, du 29 au 31 mai 1981.
Bien qu'il ait quitté définitivement la Tunisie en 1960, suite à un deuxième séjour qui a duré plus de quatre ans, Jean Ganiage n'a pas coupé ses relations avec notre pays soit pour faire des recherches et donner des cours à l'Université tunisienne en tant que Professeur visiteur, soit pour participer à des congrès et colloques scientifiques, ou bien pour se reposer, et ce jusqu'au milieu des années 1980.
Une thèse monumentale
La thèse d'Etat de Jean Ganiage, intitulée «Les origines du Protectorat français : Tunisie (1861-1881)», publiée à Paris par P.U.F. 1959, 776 pages, sur recommandation du jury de Thèse, reste, après plus de cinquante ans de sa soutenance, une œuvre monumentale et un travail inégalé parmi les travaux de recherche historique sur la Tunisie précoloniale.
En effet, ses fouilles minutieuses et laborieuses dans les centres d'archives françaises, italiennes, tunisiennes et allemandes, etc., en quête des documents inédits de tout genre touchant tous les domaines, portant sur les deux décennies qui ont précédé l'établissement du Protectorat français en Tunisie (de 1861 à 1881), ont permis à Jean Ganiage de présenter une matière historique complètement différente de celle présentée par les historiens qui l'ont précédé (français ou étrangers), sur les rivalités coloniales et les circonstances de l'établissement du Protectorat français en Tunisie.
Cette édition restait la seule en circulation, que ce soit en Tunisie ou en France, jusqu'au milieu des années 1960, lorsque le président tunisien Habib Bourguiba, qui avait lu et apprécié l'ouvrage, donna ses instructions au secrétaire d'Etat aux affaires culturelles et des médias, Chedly Klibi, afin de rééditer cet ouvrage en Tunisie.
La maison tunisienne d'édition qui avait pris l'affaire en main avait opté pour quelques modifications touchant la forme : les notes de bas de page, l'index, les références bibliographiques et les sources, etc. Quant au texte original de la thèse, il restait intact sans le moindre changement. L'édition tunisienne de 613 pages (au lieu de 776 pages dans l'édition française) a vu le jour en 1968 avec 500 exemplaires dans l'édition française.
L'édition tunisienne avait en outre bénéficié de quelques corrections et modifications apportées par l'auteur lui-même au cours des années 1960. En effet, sa découverte de certains documents aux centres d'archives européennes (en France, en Italie, etc.) et surtout aux Archives nationales de Tunisie, se rapportant à la période qui avait précédé le Protectorat français (de 1875 à 1881), qu'il n'avait pas eu la chance de consulter pendant la préparation de la thèse, n'ont fait que confirmer ou infirmer certaines hypothèses et analyses de l'auteur.
Aujourd'hui, après l'épuisement des deux éditions (française et tunisienne), il est temps de rééditer cet ouvrage de référence et le traduire en langue arabe, afin de permettre aux jeunes Tunisiens, qui, malheureusement, ne lisent plus ou si peu la langue de Voltaire, de mieux comprendre une période sombre et agitée de leur histoire moderne !


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