On n'a pas fini d'entendre parler de sida en l'absence de vaccin et d'un quelconque traitement curatif capable de mettre hors d'état de nuire ce virus qui fait encore des ravages, notamment parmi les jeunes. L'inconscience parfois, l'ignorance souvent, le goût de l'aventure et de l'interdit d'autres fois, font que les jeunes demeurent encore une population indisciplinée et la principale cible de cette pandémie, malgré les multiples campagnes d'information et de sensibilisation organisées dans le monde et dans nos murs depuis la détection des premiers cas de sida. Le 1er décembre de chaque année, décrété journée mondiale de lutte contre le sida, ne suffit pas à ralentir le rythme de contamination par le VIH, 5.000 nouveaux cas par jour dans le monde, 80 cas en moyenne par an en Tunisie. Les associations jouent un rôle capital dans ce qu'il y a de plus important dans la lutte contre les maladies incurables, à savoir la prévention et l'éducation aux comportements sains et responsables. Cette fois, c'est de l'Associa-Med qu'il s'agit. Une association animée activement par des stagiaires internes et des étudiants en médecine dont le nombre estimé à 2 mille en fait l'un des plus importants forums d'étudiants en Tunisie. Education par les pairs Les jeunes futurs médecins se préparent à organiser leur 2e édition de Festiv'aids, un festival de musique rock, jazz et électro, ponctué par des ateliers d'information et de sensibilisation sur le sida au bénéfice des jeunes pour lesquels ce festival est organisé. «Parler entre jeunes de sida et des moyens de s'en prémunir passe mieux, c'est pourquoi nous avons opté pour l'éducation par les pairs pour venir en aide à ces jeunes qui sont les plus exposés aux risques d'infection», explique Skander Zouari, étudiant à la faculté de médecine de Tunis, membre de l'association et du comité Scora chargé spécifiquement des activités relatives à la lutte contre les IST/sida et à la promotion de la santé reproductive au profit des étudiants en médecine et d'autres groupes vulnérables ou groupes à risques. A l'affiche du festival qui s'étalera sur les trois après-midi du 29, 30 et 31 mars courant, des groupes de musiciens notoires comme le Tunisien Myrath (Metal Oriental) et d'autres à l'échelle internationale tel que le groupe français Kaly Live Dub (Electro). Le jazz sera interprété par Badiâa Bouhrizi accompagnée du groupe Barbaroots. Autre groupe tunisien, le collectif World Full of Bass. Durant les trois après-midi, des ateliers de discussion sont prévus afin de sensibiliser les jeunes de façon interactive au sujet du VIH et tenter de les impliquer dans la lutte contre les infections sexuellement transmissibles. L'idée étant de faire prendre conscience de la gravité du sujet dans une ambiance de jeunes et surtout festive qui sera enrichie par des pièces de théâtre traitant du même sujet, par des diffusions de vidéos de sensibilisation et des stands d'exposition où les jeunes trouveront brochures et autres flyers ainsi que des éducateurs pour répondre à toutes leurs interrogations. A noter que les activités des deux premiers jours se dérouleront à la maison de la culture Ibn-Rachiq au prix de 5 dinars le billet, celles du 3e jour sont programmées dans un hôtel à Gammarth (Le Barcelo), pour 15 dinars. Fondée en 1989, l'association concentre ses activités sur les problèmes de santé publique et de la santé reproductive et sur l'humanitaire. Malgré des études prenantes et exigeantes, les jeunes membres de l'association se sont fixé comme objectif d'agir et de jouer un rôle actif dans la société dans le but de contribuer à l'installation des changements qui s'imposent. En matière de sida, l'espoir à plus ou moins long terme étant de diminuer la fréquence des contaminations au VIH chez les jeunes et de les aider à rester vigilants, en attendant la découverte d'un vaccin ou d'un tout autre traitement.