Par Ezzeddine Ben Hamida Oui, j'ai pleuré. Dois-je avoir honte d'avoir pleuré un certain 14 janvier 2011? Dois-je avoir honte d'avoir pleuré un certain 12 décembre 2011, lors du premier discours de Moncef Marzouki en qualité de président de la République au sein même de notre Assemblée constituante ? C'étaient les larmes de la joie ; C'étaient les larmes de la dignité retrouvée ; C'étaient les larmes de la libération ; C'étaient des larmes saines ; C'étaient les larmes de la moralité et de la vertu ; C'étaient les larmes d'une certaine idée de la Tunisie. Mais aussi, hélas, j'ai pleuré un certain mercredi 7 mars! C'était les larmes de l'impuissance ; C'étaient les larmes du désespoir ; C'étaient les larmes de l'amertume, de l'abattement et de l'anéantissement. Mon drapeau, notre drapeau, bafoué, outragé, profané; Une Tunisie blessée, vexée, estropiée ; Un gouvernement impuissant, défaillant, chétif ; Des forces de l'ordre inertes, inexpressives, insensibles ; Des salafistes obscurantistes, rétrogrades, surannés. Où va-t-on ?