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Epousailles et mariage paradoxal
Moeurs sociales
Publié dans Le Temps le 02 - 11 - 2009

Dans l'histoire littéraire des itinéraires et des portraits psychosociaux, "La femme de trente ans" n'est pas qu'un mot. Incontournable rongeur du présent et du futur, le passé d'une existence individuelle commence à occuper une part, notoire, de la trajectoire. Au mitan de la vie sexuelle et sentimentale, c'est l'heure, fatidique, de la panique, où il n'est plus question de gaspiller l'instant.
Le train, si rapide, qui passe, donne lieu au chantage amoureux. Le poète écrivait à celle dont la jeunesse ne sera guère éternelle : "Ronsord me célébrait du temps où j'étais belle". Peu à peu, chacun perçoit, mieux, le spectre de l'éphémère et scrute l'horizon où l'impitoyable physiologie oblitaire le plus savoureux des repères, quand bien même, du berceau à la tombe, le désir ne cesse de sévir.

"Je ne l'aime pas !"
Aujourd'hui, l'âge, tardif, du mariage, les méfaits du chômage, le coût de la vie, les injonctions familiales et l'intériorisation des codifications sociales figurent parmi les incitations au mariage paradoxal où il est question d'aimer l'un et de convoler, en justes noces, avec l'autre. Seule une investigation statistique serait à même de mesurer les proportions quantitatives de ce phénomène social dont il s'agit, ici, d'appréhender la qualité.
Maints témoignages suggèrent la fréquence de ce divorce prononcé entre les conventions et l'intime conviction.
Voici plusieurs décennies, je surpris ma cousine en pleurs, dans sa robe de mariée, juste avant son entrée dans la salle où festoyaient les invités.
Bouleversé, je lui demande pourquoi elle pleurait. Demeurée gravée dans la part, noire, de la mémoire, cette réponse, désemparée, m'a sidéré : "Je ne l'aime pas". L'espace, festif, où elle devait pénétrer arborait, soudain, l'aspect d'une cage aux fauves masqués. Depuis le jeune âge, elle cultivait un faible pour mon frère aîné; mais elle n'osait réfuter le choix de son père, féodal quelque peu autoritaire. Outré par le secret trop tard divulgué, je cours annoncer le drame des chaudes larmes à ma mère et à mes tantes, avec l'espoir, naïf, d'annuler l'insensé. Le revers de l'index plaqué sur la bouche et les yeux grand'ouverts m'intimèrent l'ordre, impératif, de me taire.
Tous cachaient-ils ce que nul n'ignorait? La joie extérieure maquillait le désarroi intérieur, et la malheureuse, amaigrie, perdit l'appétit tout comme si le rejet du manger symptomatisait le refus d'exister. Elle fuya tout contact corporel, ou même parolier, avec ce mal aimé. Le divorce ne tarda guère à engloutir la drôle de galère. Depuis, ce décalage observé, de près, entre le code et le codifié, le scepticisme hante ma vision du monde exhibé.
Sans manuel, ni cours suivi, c'était, là, ma première leçon de sociologie. Et maintenant, quand je lis, dans les médias, les protestations élevées contre le brouhaha, nocturne des fêtes nuptiales, je ne puis m'empêcher de songer à l'éventuel refoulé sous le gai tintamarre des fanfares. Toujours outrancières, au point de malmener le tympan, les décibels chercheraient -ils à étouffer la voix de la belle?

Immolation du sentimental sur l'autel du conventionnel
Dans l'ancienne société, régulée par l'hégémonie de la parenté, les systèmes d'alliance matrimoniale émargeaient au registre des connivences groupales. Dès mon pas initial, accompli sur le terrain de la recherche, m'apparaissaient les signes, clairs, de cette règle générale.
Aux alentours des années soixante, Hamma Chatouane et les autres patriarches interviewés à la Ksiba de Bizerte percevaient, déjà une infraction chez qui osait regarder la photographie de sa future compagne pour la vie, avant la première nuit. De nos jours, le modèle référentiel oriente vers le choix personnel.
Les deux repères symboliques interfèrent dans l'actuelle immolation du sentimental sur l'autel du conventionnel. Une tranche de vie suffit à illustrer ceci. Journaliste, IM confie ce récit : "Quand le fiancé m'a vue, devant l'église, avec l'ami dont je lui avais, pourtant, parlé, il s'est mis en colère et il m'a menacée de rompre les fiançailles s'il surprenait, le moindre signe relationnel, à l'avenir. Il m'avait, pourtant, promis, maintes fois, d'accepter cette relation-là.
Il s'est mis à crier, en secouant mon bras et il a fini par me dire que, maintenant, nos fiançailles étaient annulées à cinquante pour cent. Il a retiré la puce de mon portable et m'a demandé de prendre une autre ligne. J'ai demandé à mon ami de ne plus m'appeler, mais de me répondre quand je l'appelle. Ce n'était pas facile, ni pour moi, ni pour lui. Avant, nous nous voyons tous les jours. Il m'a téléphoné à minuit, malgré sa promesse. Je n'ai pas répondu. Plus tard, j'ai appris que, dans sa crise d'angoisse, il n'a pu dormir et, n'en pouvant plus il est sorti errer, jusqu'au lever du jour. Cela m'a fondu le cœur, mais je n'avais pas le choix. Ma mère vit avec un seul rein et une tension artérielle trop élevée. J'ai peur, pour elle, et nous n'avons pas les moyens de la soigner comme il faudrait. La fatigue et le stress la fragilisent chaque jour davantage.
Elle a voué sa vie aux quatre garçons et aux deux filles avec un père obligé d'être souvent absent. Nous étions assez bien ; mais depuis que mon père a vendu son tracteur pour payer ses dettes, nous nous sommes retrouvés dans le besoin. S'il n'avait pas payé ses dettes accumulées il aurait perdu sa parcelle de terre. Ma mère a toujours été admirable par sa patience, son travail et ses sacrifices. Je l'aime plus que tout, au monde, et je voudrais tant avoir les moyens de la faire venir pour la distraire un peu. Chaque fois, elle me dit : "Je veux avoir le bonheur de te marier avant que dieu ne reprenne son bien".
J'arrive à ma vingt-neuvième année ; beaucoup m'ont demandé en mariage, mais aucun d'entre eux ne m'a plu. Chaque fin de mois, je suis obligée d'emprunter. Au travail, des collègues me harcèlent. Plus j'avance et plus je m'enfonce dans les sables mouvants. J'ai eu mal aux seins et j'ai eu très peur d'avoir un cancer. Le cancérologue m'a rassurée ; mais, d'après lui, il me fallait en finir avec ma virginité pour ne plus avoir ces douleurs. Il a demandé à voir mon ami qui m'accompagnait. Ils se connaissent depuis longtemps. Mon ami est sorti avec un sourire. Le médecin lui a dit : "Que veux-tu que je te dise, mon vieux; elle doit se marier!".
Cette raison, bizarre, est venue s'ajouter aux autres. En m'a proposé quelqu'un et, de guerre lasse, j'ai dit oui. Mais mon métier le dérange et il ne cesse de me surveiller. Il m'énerve. J'ai failli le dire à ma mère ; mais, chaque fois, j'ai eu peur de la peiner. Il insinue que, vu mon âge, il me sauve. Je ne sais comment j'ai réprimé ma colère".

Fiançailles sanctifiés
Voici peu, un autre candidat au mariage ne sut résister à son charme avéré. Selon la courtisée, un long séjour en Italie, de cet épris, augure d'une plus grande ouverture d'esprit. I.M. enjouée, m'a rapporté ce badinage tenu avec l'ennamouré.
- Je suis maigre
- Tu es mince, belle, douce, adorable et désirable
La bien aimée aurait préféré ce nouvel arrivé, mais, pour les parents, vénérés, une fois la parole donnée, les jeux sont faits. Dans cette obéissance, la pression de la croyance n'est guère à minimiser. Cette façon de consentir aux fiançailles, pour elles-mêmes, et de les sanctifier donne lieu à des stratégies d'une complexitée inouïe. Certes, IM, aussi, porte le foulard pudique, pour aller rejoindre le fiancé, préfère mettre sa jupe courte en compagnie de l'épris et passe au siège du journal où elle change d'arsenal. Mais, confrontée au même dilemme, CF pousse, à l'extrême limite, le double jeu et l'art de tirer son épingle du jeu. L'intérêt porté davantage au mariage qu'au mari inculque l'accoutumance à la tricherie. Une expression, à usage systématique chez la jeune génération, et absente, jusque-là, du lexique relationnel, "takhdim el mokh" désigne la mise en œuvre des méninges pour flouer la victime de sa propre naïveté. Rouée, très rouée, la tricheuse commence par exhiber les atouts, irrésistibles, de l'allumeuse ; le regard, le geste et la voix doucereuse. Au balourd, elle donne à voir une solide affaire d'avantages divers pour une solide et belle histoire d'amour.
Si tu ne payes, prends garde à toi! L'amoureux sera plumée avant de finir par déprimer à l'heure de vérité.
Figure de proue du féminisme américain, Kate Millett publiait, en 1971, un ouvrage titré "La politique du mâle". Au vu de "takhdim el Mokh", un réactionnaire et machiste écervelé serait tenté d'évoquer "La politique de la femelle". Mais si, dans le choix des mots, le militant a ses raisons, aucune désinvolture n'est permise eu égard au ton de l'analyse.
Des êtres de langage ne sont ni mâles, ni femelles. Une réaction opposée à la domination patriarcale justifie, peut-être, le recours à ce vocabulaire, lui-même sexiste, mais l'utilisation du phosphore blanc, par les soldats - colons, n'autorise pas son emploi, même contre les assassins - en - uniforme, de femmes et d'enfants porteurs de leur drapeau blanc. Quand Diderot parlait de "femelle", à propos de la féminité, il fondait une impertinence éthique sur une thèse erronée. Ici et maintenant, le montrent, de façon exemplaire, nos belles de trente ans. L'homologie de leurs trajectoires personnelles a partie liée avec la transformation sociale.
Urbanisation des campagnes, ruralisation des villes, généralisation de l'enseignement et transplantation d'effectifs issus de la paysannerie parcellaire, par définition déshéritée, vue la structure foncière, homogénéisent les conditions, assez souvent draconiennes, de la vie estudiantine. Face au spectre du chômage, les tenants de la contestation facultère, tels Ahmed Ben Othmane, Gilbert Naccache ou Noureddine Ben Kheder, gravitaient autour de cet énoncé "Que tu lises ou ne lises, pas d'avenir il n'y a pas". Ces derniers temps, sur 80.000 demandes additionnelles d'emplois, par an, une proportion importante émane des diplômés du supérieur. En matière de proportions, les questions universitaire et paysanne ont changé de camps. Il a suffi de quatre décennies. Le mariage paradoxal, "takhdim el mokh" et des néologismes au premier rang desquels figure "mouch normal" ont à voir, pour une part, avec ce passage, brusque, du village au boulevard. Sans que d'autres apparaissent, des repères disparaissent et le malaise fuse de la position assise entre deux chaises.
Ici et maintenant, ni l'éternel féminin, ni la femme de trente ans n'existent hors de ces déterminations; elles-mêmes indissociables d'une certaine socialisation.
Toutefois, loin de spécifier des cas particuliers, aimer celui-ci et parapher, avec celui-là, le contrat, lève un coin du voile sur un décalage radical. Arme à double tranchant, régulateur des rapports construits entre les genres, espèce de piège ou de sortilège, le mariage aménage le passage de l'état de grâce à l'état de siège.
Routine et référence, insidieuse, ou explicite, au droit, désormais acquis, relèguent, aux calendes grecques, les moments, fabuleux, de la séduction. Une ultime conclusion scintille à l'horizon de cette exploration. "Takhdim el mokh", autrement dit manipuler autrui pour en soutirer le meilleur profit, n'a rien de féminin. Cette pratique rejoint ce postulat, génial, de Spinoza : "La loi de tout être est de persévérer dans son être". L'envie ressource la vie et authentifie les sens. Pour cette raison, imputer le mariage paradoxal, ou bien "takhdim el mokh", à je ne sais quelle "nature", féminine perpétue l'immémoriale domination patriarcale. A la façon d'Aristote et de Platon, tous deux misogynes hargneux, de grands esprits firent bon ménage avec ce parti pris, dès l'aube, grecque, de la philosophie. Selon les doctrinaires de l'inégalité entre sexes, les deux genres du genre humain auraient, l'un et l'autre, un ensemble de traits communs. La ruse émarge au registre féminin et la guerre pointe vers le masculin. Sur ce point, et par métier, plus royalistes que le roi, les théoriciens militaires, eux-mêmes, tels Clauswitz, infligent un démenti à cette classification arbitraire. La ruse n'est-elle pas le nerf de la guerre?
Venu d'Amérique, sous forme, ou non, de fripe; le jean, envahisseur de l'Asie, de l'Europe et de l'Afrique, jette, à la poubelle de l'histoire, les stéréotypes vestimentaires. Même là où les coups de bâton châtient le port, "indécent", du pantalon, la résistance, emblématique, de la condamnée attaque l'invariance imputée à la division sexuelle des apparences. Face à l'organisation, nationale et internationale, de la contestation, le juge esquissa deux pas en arrière après son bond, résolu, en avant. L'amende, réglée, au profit de l'insoumise, par ses collègues journalistes, place hors jeu à la fois les partisans de la prison et les tenants du bâton.
La plus insidieuse des stigmatisations, cachée sous le masque de la simple distinction, colle , à la peau féminine, le spectre de la "prostitution".
Les anthropologues de la parenté le savent, à l'aulne du sens commun, l'honneur désigne la surveillance masculine de la sexualité féminine Inavoué, ce fantasme analyseur de notre stupidité sévit partout et nulle part à la manière d'un parfum auquel n'échappe aucune portion de l'atmosphère; mise à part ma mère, disait l'autre. Saddam Hussein justifiait son attaque de l'Irak pour l'honneur bafoué. Selon l'émir, cité par le président outragé, sur les trottoirs de l'Irak, et pour deux sens, les belles se ramassent à la pelle. Enoncée ou refoulée, cette représentation séculaire et sans frontière occupe une position centrale dans le drame du mariage paradoxal. Parfois, les parents, informés du marasme où se débat leur progéniture, lui propose la réintégration du refuge familial. Mais en dépit des situations intenables où engagent un loyer prohibitif et l'emploi introuvable, comment accepter le retour à l'insupportable incarcération villageoise après avoir humé, à volonté, l'arôme, citadin, des libertés. Sur l'avenue grouillent, avec ou sans lendemains, promesses d'un au revoir, clins d'œil prémonitaires et rêves de soirs jubilatoires.
Allers, retours, signes et sourires incitent l'observateur des mœurs à écrire. Si elle ne plonge au secret- cœur de la vie, munie de sa boîte à outils, la sociologie ne vaut pas une roupie. Jadis, la mère, discrète, mère l'enquête, le père solennel, présente la demande officielle et le musicien - aveugle symbolise le modèle idéal pour initier, au luth, ou au piano, les jeunes filles "de bonne famille". Au goût des nostalgiques, c'était la belle époque, dont certains, maintenant, se moquent.


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