De notre envoyée spéciale Faouzia MEZZI Sans faste particulier, la nouvelle édition du Salon du livre de Paris a été inaugurée, hier, dans la soirée, en présence de nombreux ambassadeurs de pays étrangers et de Frédéric Mitterrand, ministre français de la Culture, qui s'est longuement arrêté devant le stand de l'Union des éditeurs tunisiens ainsi que devant le stand japonais qui a d'ailleurs créé l'événement de cette session. L'Union des éditeurs tunisiens propose un bouquet choisi de titres hétéroclites émanant de nombre de maisons d'édition. L'espace, très réduit du stand n'a pas manqué d'attirer un public nombreux de curieux qui se promettaient probablement de découvrir l'expression d'un renouveau significatif de la nouvelle conjoncture politique et culturelle de notre pays. Mais, autant dire que, de la manière dont il a été conçu, le dispositif du stand n'a pas prévu cet élan de curiosité; donc l'affluence vers le stand n'a pu être mise à profit. Cela dit, il ne manquait pas de titres alléchants, ni de grandes signatures telles que celles de Mohamed Talbi ou Hichem Jait ou encore des éditions de luxe et de livres d'art sur le patrimoine et l'archéologie. L'impact de l'exposition ne peut ête évalué concernant cette soirée d'ouverture du Salon, et il faudra attendre les deux prochains jours pour le faire, sachant que l'Union des éditeurs tunisiens a programmé de nombreuses dédicaces et rencontres avec des auteurs tels que Alya Baccar, Azza Filali, Gilbert Naccache, Emna Belhaj Yahia, les jeunes Halima Ouanada, Monia Boulila...Nous y reviendrons. La cérémonie, qui s'est déroulée dans l'immense parc des expositions de Versailles, a été d'abord ouverte aux VIP et aux exposants, mais l'accès aux publics a été rapidement ouvert, permettant aux activités d'animation de drainer les curieux, notamment ce couple de danseurs espagnols qui se proposaient d'initier les jeunes et les moins jeunes au tango. Autant dire que pour un salon du livre, ce qui a créé réellement l'événement, ce fut bien plus les stands d'animation de danse, de débat autour d'ouvrages fraîchement publiés, que le livre en tant que tel. Les Français achètent-ils le livre ? Beaucoup, peu, suffisamment ? Les statistiques du Salon de 2011 confirment l'intérêt pour l'éditorial, dans les tendances de la consommation. «Le livre semble être le bien culturel le plus vendu en 2011», avec un faible prononcé pour le livre littéraire: 24,2%. Comme à l'accoutumée, les chaînes françaises brillent par leur présence et par le programme fourni qu'elles promettent tout au long de la session : rencontres avec des écrivains, débats ouverts au large public, concerts de musique animés par différents groupes venus de pays africains et européens, séances de dédicace... Si le Salon du livre de Paris a toujours été la destination d'un public select d'intellectuels, il semble qu'il tend, depuis quelques années, à drainer les jeunes publics. C'est la conséquence d'un choix, celui d'ouvrir le Salon à une culture où le livre reste certes le pivot central, mais il se conçoit désormais comme la locomotive d'une action culturelle plus large, fusionnant avec la musique, les arts plastiques, le théâtre, la danse, le cinéma et même avec les nouvelles technologies de l'information et de la commuinication, celle-ci disposant d'un stand très huppé.