Des milliers de manifestants se sont rassemblés, hier, devant le siège de l'Assemblée constituante pour revendiquer à ce que la charia soit la principale et unique source de législation. Le rassemblement a été organisé par le Front tunisien des associations islamique qui regroupe 112 associations. Les manifestants ont scandé plusieurs slogans «Stop à la laïcité», «Le peuple veut l'application de la charia», «Le peuple veut un califat». Ils ont brandi le drapeau national et des étendards noirs utilisés par les salafistes. Le porte-parole officiel des organisateurs de la manifestation Salman Briki, a indiqué, dans une déclaration à l'Agence TAP, que le rassemblement est un appel pour inscrire la charia comme principale et unique source de législation dans la nouvelle Constitution et pour affirmer l'impératif de stipuler clairement que la Tunisie est un Etat musulman. De son côté, Cheikh Mokthar Jebali, président du front, a expliqué que les manifestants demandent l'inscription dans le premier article de la Constitution de la charia comme source de législation et de veiller à son application dans la réalité. Une délégation des représentants des organisateurs a rencontré Meherzia Laâbidi, premier-vice président de l'Assemblée constituante, qui a affirmé que l'Assemblée est ouverte aux suggestions de toutes les sensibilités de la société civile. Ces propositions seront soumises aux différentes commissions concernées, a-t-elle dit. Le rapporteur général de la Constitution, Habib Kheder, a de son côté affirmé que l'ouverture de la Constituante devant les composantes de la société civile n'implique nullement de partager la société en deux camps. Il s'agit plutôt, a-t-il dit, de garantir le droit de chacun d'exprimer ses propres suggestions au service du pays. Les manifestants ont remis au bureau de l'Assemblée constituante un document composé de cinq points. Le document appelle à inscrire dans le texte de la Constitution de manière claire et directe que l'Islam est la religion de la Tunisie et de veiller à son application dans la réalité. Le document affirme aussi que la charia islamique doit être la principale et unique source de législation, le chef de l'Etat et le chef du gouvernement doivent être musulmans, de sexe masculin et mariés à des musulmanes. Le document affirme que l'Etat doit s'engager à protéger l'Islam, à interdire la diffusion de comportements et de pratiques contraires aux préceptes sunnites et à ne pas adhérer aux conventions et accords régionaux ou internationaux contraires à la charia.