Le coup d'envoi du Festival de Gafsa de la caricature, organisé par Bacem Kahwèche(président de l'association «Tourisme 21») a été donné, jeudi dernier, au siège du gouvernorat. Une exposition de plus de cent caricatures réalisées par des dessinateurs- caricaturistes connus, a ouvert la première journée de la manifestation. Signés par Chedli Belkhamsa, Lotfi Ben Sassi, Habib Bouhawala, Taoufik Omrane et beaucoup d'autres, ces dessins traitent de la dictature, des symboles des régimes corrompus, et tournent en dérision certaines figures politiques emblématiques. C'était une lecture de la réalité qui n'a pas manqué de mettre en relief l'aspiration du peuple à la justice et à la liberté. Le vernissage a été suivi par une table ronde, réunissant les caricaturistes, le président de l'association «Tourisme 21» Bacem Kahwèche et le délégué culturel Hichem Zidi. Ces derniers ont parlé des objectifs de la manifestation, qui est une première dans la région de Gafsa. Les artistes, quant à eux, ont parlé de leur carrière. En évoquant son expérience professionnelle, Habib Bouhawala, a parlé des difficultés du métier dans un pays où il n'y a pas de liberté d'expression. Il a également donné un aperçu historique de la caricature politique engagée en Tunisie. Et d'ajouter: «J'ai été passionné par l'art de la peinture depuis mon enfance et ma première expérience dans le domaine du journalisme, notamment avec la caricature, fut avec le journal hebdomadaire indépendant Le Phare, puis avec d'autres journaux opposants à l'époque, tels Al'had al jadid et Al mostakbal». Dans son intervention, Bouhawala a insisté sur le rôle important de l'intellectuel et de l'artiste dans le projet de société, rappelant la mission des jeunes d'aujourd'hui dans l'évolution d' un journalisme libre et indépendant. Cet artiste plasticien, peintre et portraitiste a, par la suite, rendu hommage à tous les caricaturistes tunisiens qui ont milité et qui militent encore pour une parole libre. Il a entre autres nommé notre collègue Lotfi Ben Sassi, et le célèbre artiste-peintre Merchaoui qui publiait régulièrement ses dessins sur les collones du journal Array vers la fin des années 1970. Le débat s'est par la suite centré sur le dessin et le propos, et sur le choix de l'idée. La première journée de la manifestation a été clôturée avec un hommage à la femme tunisienne,et plus précisemment à l'étudiante gafsienne, Khaoula Rachidi, de la Faculté des lettres de La Manouba, qui avait empêché le salafiste de retirer le drapeau national. On lui a dédié un poème signé Lazhar Edhaoui, louant son courage et sa détermination.