Suite à l'incident survenu dernièrement sur la frontière tuniso-libyenne et perpétré par des énergumènes libyens, au niveau du poste de la garde nationale de Machhed Salah, et face à l'indifférence et au silence gardé par les autorités tunisiennes, le syndicat de base des agents de l'ordre de la ville de Rémada manifeste sa stupéfaction et son mécontentement. C'est la raison pour laquelle les gardes-frontières veulent attirer l'attention du ministère de tutelle, sans pour autant observer un sit-in ou entrer en grève. Ils continuent à constituer l'œil vigilant qui ne dort pas et qui veille au grain pour préserver l'intégrité territoriale du pays. En effet, trois voitures libyennes équipées d'armes lourdes, d'après les témoins oculaires, ont franchi la frontière dans la nuit du 25 au 26 mars et ont pris d'assaut le poste de la garde nationale de Machhed Salah. Les ravisseurs libyens ont voulu prendre la voiture de service tunisienne pour s'en servir comme repère pour les contrebandiers. Et devant le refus catégorique des agents tunisiens, ils ont usé de la force, agressé verbalement les présents, menacé, tiré des coups de feu en l'air, avant de prendre en otage les quatre agents et de rebrousser chemin. M. Ali Khlifi, membre du syndicat de base, exprime son étonnement envers la position des autorités . «Effectivement, c'est grâce à l'intervention de quelques sages de la région qui entretiennent de bonnes relations avec les chefs de tribu et des insurgés libyens de la zone de Jbel El-Gharbi que la crise a été dénouée et que nos gendarmes kidnappés ont été remis en liberté. Alors, pour exprimer notre mécontentement envers les responsables qui ont fait la sourde oreille, nous avons décidé de porter un brassard rouge durant les trois prochains jours (jeudi, vendredi et samedi). D'autres actions suivront s'il le faut, si on ne prend pas en considération le message que nous avons voulu passer par le biais de ce geste», nous confie-t-il.