Au terme de deux jours de débat, les rapporteurs de la conférence régionale sur l'Afrique du Nord pour la migration et le développement, qui s'est déroulée les 27 et 28 mars à Tunis, ont présenté au cours de la séance plénière de conclusion les principales recommandations issues des groupes de travail et de la session plénière sur le thème «Relever le défi de la mobilité par le biais de partenariat inclusif». Le premier groupe de travail concernant «l'adéquation de l'offre et de la demande de travail et réintégration» a exhorté au renforcement des capacités pour le pays d'origine des migrants, l'intensification des projets pilote, notamment pour les personnes ayant une qualification, l'amélioration des accords bilatéraux concernant les travailleurs temporaires. L'effort doit être fait dans le sens de la reconnaissance des compétences et l'amélioration des cycles de formation dans les pays d'origine et les pays d'accueil. L'implication des entreprises privées est indispensable comme celle de l'Etat qui demeure un acteur important. Au sujet de la création d'emplois et l'emploi des jeunes, le deuxième groupe de travail a insisté sur la dimension culturelle et notamment l'intégration des femmes en développant de manière approfondie les systèmes de partenariat comme vecteur de changement. La dynamisation du concept de partenariat social pour accompagner les jeunes selon des démarches précises, notamment au niveau les difficultés liées à la libre circulation et l'octroi de visa de voyage. Le groupe recommande entre autres une évaluation continue du système. Le troisième groupe de travail a mis l'accent sur le développement économique local en proposant une démarche de concertation et de dialogue entre les différents acteurs. L'amélioration des connaissances par la mise en place d'un cadre juridique adapté. La définition de la typologie des migrants par la légitimation de son rôle. La sécurisation de l'environnement économique, des investissements, des filières porteuses et la création d'entreprises dans les pays d'origine. Le renforcement des capacités locales, nationales et régionales. La gestion des bases de données sur le savoir-faire en mettant des plateformes et des mécanismes d'intégration. L'intensification du rôle de facilitateur de la société civile. Le quatrième groupe qui s'est penché sur la question des transferts de compétences recommande essentiellement la formation des migrants pour le transfert de leurs compétences dans leurs pays d'origine. Le développement de partenariat de coopération et de mobilité. La coordination des parties prenantes : gouvernement, société civile et institutions européennes. Un meilleur accès à l'information et aux statistiques. L'inclusion du partenariat de mobilité en soulignant la flexibilité et la négociation dans un cadre concerté entre l'Union européenne et les autres partenaires. Des démarches concrètes Au cours de la session de clôture présidée par Lorena Lando, chef de mission OIM Tunisie, Habib Louizi, directeur général de l'Office des Tunisiens à l'étranger, a indiqué que cette conférence se distingue par un souci de proposer des démarches concrètes où la société civile figure en premier lieu en tant que partie prenante. Il a appelé à davantage de liberté de circulation et à l'amélioration de la mobilité qui peuvent constituer un frein à l'immigration clandestine, et ce, dans le but de réduire les fractures en intensifiant la solidarité. Seule une coopération efficiente peut aider les économies et réduire les écarts sociaux. Selon Selomey Yamadjako, représentante résidente adjointe, Pnud Tunisie, les nouveaux accords de partenariat sur la mobilité doivent être conçus en fonction d'approches uniques et spécifiques que chaque pays doit adopter. Elle a, d'autre part, fait remarquer qu'il n'est pas facile de trouver des modèles efficaces concernant l'emploi des jeunes mais qu'il faut continuer à chercher des approches innovantes. Plusieurs autres aspects restent à faire comme par exemple maximaliser les rôles des gouvernements et du secteur privé. Le Pnud déploie des efforts considérables pour mettre en œuvre un programme imminent qui soit durable, équitable et participatif. Pour sa part, Hassen Boubakri, président de Cetuma, a proposé de réinterroger l'initiative de l'Union européenne sur la question de partenariat et de mobilité. La concertation et le dialogue sont deux vecteurs pouvant assurer la stabilisation professionnelle. Il invite au contrôle et à la maîtrise des flux migratoires en aval et non pas en amont. Les pays d'origine sont appelés à travailler et à réunir les conditions de faire aimer les jeunes à leur pays. La coopération Nord-Sud doit être décentralisée par la multiplication de partenariat, forum, etc.