• Un ouvrage signé Dr Ahmed Ben Mahmoud "Le pari de la santé scolaire en Tunisie: réalité et perspectives" est l'intitulé de l'ouvrage réalisé par le Dr Ahmed Ben Mahmoud et publié récemment par l'Organisation tunisienne de l'éducation et de la famille (Otef). Ce livre se présente comme le fruit d'un travail méthodique, livré au lecteur d'une manière claire et concise. D'emblée, l'auteur passe en revue les acquis de la médecine scolaire tunisienne. En effet, le parcours mené jusqu'ici par les ministères de tutelle et la direction de la médecine scolaire et universitaire traduit une courbe croissante en objectifs et en réalisations. Depuis l'instauration des premiers programmes de médecine scolaire, notamment pendant les années 80, élèves et étudiants bénéficient d'assistancesmédicale, assurée par un médecin et un infirmier ; de vaccination, mais aussi de multiples programmes nationaux, visant à asseoir les bases d'une égalité des chances entre tous les élèves. Il prend l'exemple du programme "lunettes optiques", celui portant sur la prophylaxie des maladies contagieuses dans les établissements éducatifs, publics et privés. L'auteur fait un zoom sur la corrélation entre l'école, qui est un établissement d'éducation et la santé en tant que droit. Il commence le traitement de cette idée par une série d'interrogations portant sur la conception de l'école moderne et les missions qu'elle devrait assurer pour protéger l'équilibre éducatif et sanitaire des jeunes. Puis, plus on avance dans la lecture plus on approfondit le processus de la santé scolaire. Au troisième chapitre de son livre l'auteur met l'accent sur le rapport entre la santé en général et celle, scolaire, en particulier, et entre la santé scolaire et la planification sanitaire. C'est dans ce chapitre que l'auteur rappelle l'objectif de la santé scolaire tel qu'il apparaît dans les documents de la Dmsu : "L'objectif principal de la santé scolaire est de veiller à ce qu'un problème de santé n'entrave pas la scolarité de l'élève et de veiller à ce que l'exercice de la scolarité n'altère pas la santé de celle-ci", indique-t-il. L'idée étant donc de doter l'élève de l'encadrement médical nécessaire à sa protection et de lui garantir les conditions favorables à un bon parcours scolaire. Pour ce, et afin de répondre aux nouveaux besoins de la société moderne et de la catégorie cible, en particulier, marquée notamment par la modification des indicateurs relatifs aux maladies infectieuses et l'émergence de nouveaux problèmes de santé, tels que l'obésité infantile, le sida, les troubles psychologiques, l'Etat a mis en place une nouvelle approche de santé scolaire. Cette approche se veut plus transversale, réussissant l'égalité entre les diverses régions du pays. Elle use, en outre, de la dynamisation du rôle du médecin scolaire afin que celui-ci soit bien apte à s'adapter et à réaliser les axes de la stratégie nationale en matière de santé scolaire. Pour mieux adapter les réponses de santé à la population scolaire, il est indispensable de faire, d'abord l'état des lieux de la santé des élèves et des étudiants. Les indicateurs montrent le profil de la santé scolaire en Tunisie : la carie dentaire constitue la première pathologie touchant cette catégorie cible. Elle est suivie des troubles de la réfraction oculaire et du souffle cardiaque. "Si l'on excepte la carie dentaire et les troubles de la réfraction, la proportion des élèves porteurs d'une quelconque maladie chute aux alentours de 7%", affirme l'auteur. A la fin de son livre, l'auteur appelle à l'instauration de nouvelles modalités de travail, fondées sur une approche communautaire, s'appuyant sur des partenariats performants. Il recommande en outre la consolidation de la formation continue des actants et la dynamisation du rôle de l'équipe chargée de la santé au sein de l'établissement scolaire. Il importe, en effet, que ladite équipe joue le rôle d'interface entre la population scolarisée et les autres systèmes, notamment celui de la santé, celui de l'enseignement, celui associatif, mais aussi le milieu familial et social de la catégorie ciblée. Pour lui, il ne suffit plus de véhiculer l'information mais plutôt de passer à une étape plus efficace et plus durable, à savoir l'éducation sanitaire.