Les jouets usagés sont vendus dans plusieurs zones de la ville de Tunis. Comme la friperie, ces produits proviennent de plusieurs pays étrangers. Les peluches en constituent la grande partie et on en trouve de toutes les couleurs et de toutes les tailles. Les Tunisiens, surtout ceux à revenus limités et moyens, semblent friands de ces ours, chiens, chats et même ces personnages de dessins animés comme Sponge Bob, le chat Sylvestre, l'oiseau Titi, sans oublier les classiques poupées Barbie très appréciées par les fillettes. Fabriqués en laine, en coton ou polystyrène (parfois plus d'une matière est associée dans un seul produit), ces jouets peuvent être une source de germes et de microbes invisibles à l'œil nu. Apparemment, les produits semblent, à première vue, bien propres, mais rien n'est moins sûr et la vigilance devrait être de rigueur chez les parents pour ne pas avoir des complications sanitaires lors des problèmes de leur utilisation car les enfants peuvent avoir des problèmes de peau en touchant ces produits. Des prix variés D'où la nécessité de prendre certaines précautions avant de donner le jouet à l'enfant qui n'hésite pas, parfois, à le mettre dans sa bouche. Il est recommandé de laver la peluche dans une eau bouillante avec une rincée de poudre à lessive en évitant d'y ajouter l'eau de javel pour ne pas altérer la couleur de l'étoffe. Les jouets qui comportent un moteur mécanique ne doivent pas être lavés au risque d'endommager le mécanisme. Il vaut mieux ne pas acheter ce genre de produit s'il est vraiment très sale. Pourtant, les parents n'hésitent pas à payer le prix fort pour acheter plus de trois jouets à la fois afin de satisfaire leurs enfants. Au cas où ces derniers seraient sur place, ils insistent à acheter le maximum de peluches pour s'amuser sans se soucier du danger qui les guette. Entassés pêle-mêle sur des étalages de fortune, les jouets n'ont pas été stérilisés avant leur présentation au public. Certains produits sont, cependant, plus sales que d'autres. Selon un vendeur, « ces jouets arrivent dans des sacs avec les vêtements de fripe. Nous passons beaucoup de temps à trier ces jouets en mettant de côté ceux qui sont vraiment inutilisables ». Ce tri permet également de définir les prix : plus le jouet est complet, utile et sophistiqué, plus son prix est élevé. A Bab El Khadhra, près de la station du métro-léger, dans un étalage en carton, des dizaines de jouets sont entassés. Les plus petits sont écoulés à seulement 700 millimes. Il s'agit de mini-voitures, de poupées et de personnages de dessins animés que l'on voit à la télévision. La finition est vraiment superbe et cela séduit les acheteurs potentiels. Aucune comparaison en tout cas avec ces jouets chinois très fragiles et boiteux – même neufs – qui se cassent rapidement. Dans ce même étalage, les jouets de grande taille comprenant un moteur à piles sont, évidemment, plus chers puisqu'ils sont écoulés à 7 dinars. Le vendeur ne veut faire aucune remise sur le prix, malgré la supplication du client. C'est à prendre ou à laisser. Par expérience, le vendeur sait que son produit – qui n'a pas de date limite d'utilisation – finit par être vendu, d'autant plus que le nombre de clients est important. D'une pierre deux coups Le lot des jouets usagés vendus sur les étalages est renouvelé de temps à autre, compte tenu de l'arrivage de nouveaux sacs de fripe des pays étrangers. Certains parents se rendent régulièrement aux souks qui vendent ces jouets pour connaître les dernières innovations dans ce domaine. Les jeux mécaniques sont très amusants et n'ont rien à envier à ceux commercialisés dans les magasins de luxe. Généralement, le vendeur n'accepte pas d'essayer le jouet sous prétexte qu'il ne dispose pas de piles. L'acheteur sait à quoi s'en tenir et il n'est pas question de retourner le jouet ou de le remplacer. Mais il est possible de trouver dans ces tas un jouet qui marche et qui plaît à nos enfants avec un prix abordable. Le souk d'El Hafsia constitue l'un des lieux de prédilection pour la vente des jouets usagés de différentes formes. La place ne désemplit pas, même si certains vendeurs placent la barre assez haut côté prix qui peuvent atteindre les 20 dinars ! Chaque jour, plusieurs clients, en majorité des femmes, viennent essayer ces jouets pour en choisir les meilleurs à prix bas. Certaines sont accompagnées de leurs enfants qui ont le droit, eux aussi, de choisir sans se soucier outre mesure de l'argent à dépenser. Certains commerçants exposent en même temps les vêtements et les jouets usagés pour faire d'une pierre deux coups. C'est que les parents qui viennent acheter des jeans ou des chemises ne peuvent pas partir sans emporter avec un eux un petit jouet à offrir à leur progéniture. Ce commerce devient de plus en plus florissant et s'étend à des zones que l'on croyait épargnées comme, à titre d'exemple, la rue El Jazira, du côté du Passage, de Bab Souika... Les vendeurs déballent leurs sacs chaque jour à même le sol ou sur un carton utilisé en tant qu'étalage. Les clients qui ne se font pas attendre, marchandent pour essayer d'obtenir le produit avec le prix le plus bas. Chacun y trouve son compte, mais le côté santé et sécurité ne doit en aucun cas être négligé. Car l'achat d'un tel produit n'est pas garanti et l'acheteur peut encourir des risques réels.