BANGKOK (Reuters) — Le Premier ministre thaïlandais a promis hier de dévoiler rapidement un plan de sortie de crise dans l'espoir de faire tomber la tension toujours palpable à Bangkok après un mois d'occupation d'un quartier commerçant de la capitale par des manifestants antigouvernementaux. Les "chemises rouges" n'ont montré aucun signe de capitulation malgré la menace du gouvernement de les déloger par la force. Le Premier ministre, Abhisit Vejjajiva, avait mis en garde dimanche les milliers de manifestants contre des risques d'affrontements et de "pertes" s'ils ne mettaient pas fin au rassemblement qui paralyse une partie de la métropole de 15 millions d'habitants. Devant le Parlement, hier, il a de nouveau prévenu les contestataires des risques de troubles s'ils persistaient à rester dans leur campement barricadé sur 3 km2. Mais il a aussi adopté un ton plus conciliant, promettant de "dévoiler une proposition qui fournira une solution politique ou une feuille de route". "Elle devra prendre en compte les points de vue de toutes les parties, pas seulement celui du gouvernement, des hommes politiques, des protestataires et des contre-protestataires. Ce devra être une véritable solution collective", a-t-il dit. "Mon gouvernement et moi-même sommes déterminés à chercher la réconciliation et nous n'abandonnerons pas", a-t-il ajouté. Pression croissante D'après le Bangkok Post, dont les informations n'ont pu être confirmées, Abhisit, au pouvoir depuis 17 mois, proposerait une offre de dissolution du Parlement dans neuf mois. Hier, des milliers de partisans des chemises rouges étaient toujours regroupés dans leur campement, continuant de réclamer sa démission et la tenue d'élections anticipées. Des responsables de l'armée, dont le chef de l'armée Anupong Paochinda, ont exprimé des réticences à utiliser la force en raison des risques de bain de sang. Certains soirs, des dizaines de milliers de manifestants, dont des femmes et des enfants, sont rassemblés au cœur de la capitale. Une précédente tentative d'évacuation des manifestants le 10 avril s'était soldée par la mort de 25 personnes et 800 blessés. Mais le gouvernement est soumis à une pression croissante, notamment des milieux économiques inquiets des conséquences d'une poursuite du mouvement, en particulier sur le tourisme. Selon la Banque centrale, la crise a déjà privé la deuxième puissance économique de l'Asie du Sud-Est de 0,9 point de croissance. Le ministre des Finances évoquait la semaine dernière un manque à gagner équivalent à deux points de croissance si la crise se poursuit toute l'année.