BANGKOK (Reuters) — Les forces de sécurité thaïlandaises menaçaient de déloger hier dimanche, en faisant usage de la force si nécessaire, les manifestants antigouvernementaux des zones qu'ils occupent dans la capitale. Le Premier ministre thaïlandais Abhisit Vejjajiva a mis en garde hier les "chemises rouges" contre des risques de "pertes" si elles ne mettaient pas fin au rassemblement qui paralyse un quartier commerçant de Bangkok depuis un mois. "Désormais, ce que fera le gouvernement pourra faire courir le risque d'affrontements et de pertes mais le gouvernement sait ce qu'il fait. Ce qui doit être fait doit être fait", a-t-il déclaré à la télévision lors de son programme dominical à la télévision. Samedi, le porte-parole de l'armée Sansern Kaewkamnerd a indiqué à la presse que le gouvernement avait donné l'ordre à la police de reconquérir la zone située autour de l'hôpital Chulalongkorn, près du quartier d'affaires de Silom, pour assurer la sécurité du public. L'irruption désordonnée de 200 "chemises rouges" dans un hôpital universitaire jeudi à la recherche de soldats qu'ils accusaient de se préparer à un assaut a conduit les dirigeants de la contestation à présenter des excuses. Le commando n'a trouvé aucun soldat dans l'hôpital. Les "chemises rouges" ont répondu dimanche aux menaces d'évacuation par la force en annonçant s'être entendues avec la police pour démanteler un barrage routier, de sorte que les voitures pourront accéder de nouveau à l'hôpital Chulalongkorn. En revanche, les manifestants refusent toujours d'abandonner le campement qu'ils tiennent depuis un mois dans le quartier commerçant. Prié par la presse de dire si le Premier ministre Abhisit Vejjajiva avait accepté le geste fait par les "chemises rouges", Nattawut Saikua, l'un des meneurs du mouvement de protestation, a répondu en ces termes : "C'est le problème d'Abhisit, et s'il veut entreprendre quoi que ce soit, nous y sommes préparés". Une précédente tentative d'évacuation des manifestants le 10 avril dernier s'était soldée par la mort de 25 personnes et 800 blessés. Abhisit devait réunir son cabinet ce dimanche pour évoquer la crise politique qui secoue la pays.