Les connaissances acquises par les élèves au cours de leur cursus scolaire permettent-elles de les outiller suffisamment et leur donner des bases solides qui faciliteront plus tard leur intégration dans la vie universitaire et professionnelle? Les apprentissages sont-ils de qualité et répondent-ils aux critères internationaux? Quelles sont les lacunes qui doivent être comblées dans le système éducatif actuel?Autant de questions que tout un chacun se pose. Afin d'évaluer le niveau et la qualité de son système, la Tunisie participe, tous les quatre ans, à l'étude internationale sur les mathématiques et les sciences (TIMSS), un concours qui cible les élèves de quatrième et de huitième année de base de différents pays et qui permet de comparer, sur la base de plusieurs tests et exercices, leur niveau en mathématiques et en sciences. La Tunisie, qui a participé à ce concours en 1999 et 2003, a obtenu des résultats modestes arrivant en bonne dernière dans ces deux spécialités. En 1999, elle a, en effet, été classée 29e sur 38 en mathématiques et 34e en sciences. En 2003, ses résultats ne se sont guère améliorés. Elle est classée 25e pour les élèves de la quatrième année primaire et 38e pour ceux de la huitième année de base. Ce test propose un test de cinquante exercices. Nos élèves ont été mal classés. Cette évaluation a révélé au grand jour les lacunes de notre système éducatif, a relevé une inspectrice de l'éducation nationale, lors du dernier colloque qui a été organisé sur la méthodologie de la réforme du système éducatif. Il ne s'agit pas du seul concours dans lequel la Tunisie a obtenu de mauvais résultats. Afin d'évaluer les compétences de ses élèves, celle-ci a également participé au concours PISA, organisé au niveau des pays de l'OCDE et mesurant le niveau de lecture des élèves, la compréhension de l'écrit et la capacité d'utiliser les connaissances acquises en classe pour s'adapter à des situations de la vie réelle. Ce concours a permis également d'évaluer le niveau des jeunes participants dans les mathématiques et les sciences. De 2003 à 2009, bien qu'il y ait eu une légère amélioration dans le classement des élèves, ce dernier reste toujours aussi mauvais notamment dans les matières scientifiques. Le dernier concours organisé a révélé le niveau médiocre des élèves tunisiens. Sur les 65 pays participants, la Tunisie a été classée 56e, obtenant une moyenne de 401 points en matière de compréhension de l'écrit devant des pays comme l'Arzaibaidjan, le Kinghizstan et le Pérou alors que Shangaï l'a emporté haut la main avec une moyenne de 556 points. S'agissant des mathématiques et de la compréhension des sciences, la Tunisie a également été classée avec le Monténégro et l'Argentine, en bas du tableau, bien loin de pays comme Shangaï, la Finlande ou Hong Kong qui ont prouvé que leurs systèmes éducatifs étaient performants. Plus de 70% des élèves tunisiens n'ont pas dépassé le niveau 1 dans une échelle de six compétences, a souligné l'inspectrice. Ils ne peuvent pas utiliser leurs compétences scientifiques dans la vie réelle. Concernant ce point, la différence est grande entre les élèves étudiant dans les villes et ceux scolarisés en milieu rural . Selon l'intervenante, l'analyse de systèmes éducatifs performants de pays comme la Chine ou la Corée, qui sont toujours classés parmi les premiers dans les concours internationaux, a montré qu'ils se distinguent par plusieurs points communs, dont notamment un faible écart de niveau entre les élèves les plus brillants et les plus faibles ainsi qu'un faible taux de redoublement. Alors que les défaillances de notre système ont été révélées au grand jour par des concours internationaux comme TIMSS et PISA, les résultats obtenus n'ont, pourtant, pas été analysés et exploités pour établir une stratégie, conclut l'intervenante.