Le cumul des problèmes met en danger le quotidien du club Le club gafsien était assis sur une bombe à retardement. On le sait depuis un certain temps, même si nous avons failli à notre tâche de journaliste et de peur qu'on nous taxe de fauteurs de troubles… C'est que la série rose enregistrée n'était que l'arbre qui cachait la forêt, les prémices d'une crise étant apparues depuis la défaite à Zarzis . La parité concédée aux Clubistes sfaxiens a balisé la voie à une crise ouverte que la défaite à La Marsa a consacrée. Les tifosis gafsiens ont encore en mémoire le ratage énorme face au CSS (2 penalties ratés). Puis est venu le gâchis face aux Marsois avec tout ce que cela a eu comme impact sur le solde d'El Gawafel et sur les provisions récoltées. On savait depuis le match contre le CSS que ça sentait la poudre et que les inconditionnels du club «Aureverde» ont lancé les hostilités surtout que les responsables n'ont pas lésiné sur les moyens pour galvaniser les esprits et retrouver la joie des victoires.Est venue ensuite la défaite contre l'ASM qui a fait déborder le verre, la grogne du public est à son paroxysme comme on l'a relevé à l'occasion de la reprise des entraînements .Sur les portes des vestiaires ,des pancartes de protestation. Kramti : perdu de vue C'était prévisible, l'après-match de dimanche dernier a laissé présager une montée de la tension. De la remontrance des joueurs aux réprimandes du comité directeur, c'est une conséquence inéluctable d'un état des lieux qui ne pouvait permettre d'aller de l'avant sur fond d'une politique de gestion qui laisse à désirer mais aussi de certaines défaillances dans la gestion du groupe. La prestation fournie à La Marsa ,les coachings, le gâchis de Kramti et la bourde de Baâboura :une sauce pimentée que tous ceux qui ont vu le match sur la petite lucarne n'ont pu digérer. A la reprise, mardi dernier, la grogne des supporters gafsiens ne pouvait nullement surprendre, sauf pour ceux qui continuent à croire que tout baigne dans l'huile . Mais ce qui intrigue, c'est l'attitude adoptée par le comité directeur et les mesures prises à l'aube d'une série de trois rencontres importantes (CA, EST, CAB). Trop de confort nuit ... En dépit d'une crise financière aiguë, les joueurs se la coulent douce. Leurs droits les plus légitimes sont de percevoir leurs émoluments mais dans les milieux des supporters, on reproche au bureau directeur une largesse déplacée au niveau des primes de victoire (1.500 dinars pour une victoire contre l'ASM ) tout comme les deux dernières mises au vert à Tunis alors qu'on envie au club les conditions dont il bénéficie . Khaled ben Yahia s'absente pour la séance de mardi et c'est le préparateur physique Nourani qui le remplace. Baâboura se voit accordé un repos de 10 jours accueilli avec stupéfaction par les supporters surtout que pointent à l'horizon trois matches face à de grosses cylindrées. Côté responsables, il s'agissait d'éviter à leur gardien la réaction de certains supporters à cause du but encaissé à La Marsa mais ils ont oublié qu'on ne lui a pas pardonné l'altercation qu'il a eue avec les supporters qui ont fait le déplacement au Chtioui. Une source digne de confiance nous a fait savoir que Baâboura a programmé un voyage en Hollande pour des raisons familiales et l'éventualité de le voir revenir est mince surtout qu'il a pris ses affaires personnelles ( ?!) Gestion du groupe : le hic... Mais l'autre face de la crise est inhérente à la composition de l'équipe et, aux yeux des supporters, le staff technique n'est pas exempt de tous reproches. Sevré de victoires depuis la 8e journée, El Gawafel se retrouve sur une pente raide avec une traversée du désert : 2 points en cinq rencontres, 2 buts marqués et 5 encaissés. Mais force est de reconnaître que certains joueurs se voient accordée une fidélité exagérée de la part du staff technique alors que sur le banc des remplaçants certains plus méritants végètent. Nous citons le jeune Zkazka qui a donné pleine satisfaction au cours de ses rares apparitions .La nette régression de Nçaïbi a laissé présager la titularisation de Zkazka face à l'ASM mais il fut renvoyé sur les gradins. Pire encore, Rhouma,latéral gauche, blessé et à court de compétition, a suppléé Hamed au poste de pivot (...) Kramti, buteur la saison écoulée, est en chute vertigineuse. Le vedettariat lui a probablement monté à la tête et ses détracteurs sont devenus nombreux. Le jeune Chouya risque de lui emboîter le pas. Nabil Hamed ne fait pas le poids au poste de régisseur et face aux Marsois il a constitué le maillon faible de la chaîne fragile. Lachkham aurait pu constituer la solution à un fond de jeu amorphe. Khaled ben Yahia possède un effectif qu'on lui envie, les derniers résultats enregistrés ont remis en cause la qualité de certains titulaires. Mais au-delà de toutes ces considérations, El Gawafel, tout comme la plupart de nos clubs, connaît une crise aiguë et ne voit vraiment pas le bout du tunnel. De ce fait, parler de technique ou de tactique devient presque secondaire. Mais il faut bien que la vie continue…